Le Sauvignon, ça peut parfois être grand, mais c'est encore trop souvent détestable, avec ces arômes de buis et/ou de bourgeons de cassis qui franchissent vite la barrière de l'insupportable. Ca me rappelle un vigneron bio rencontré sur un salon à Angers en février dernier : tous ses vins sentaient le bourgeon de cassis. Un, ça va. Cinq ou six, non. "Les gens aiment ça" dit-il pour se justifier. Faut croire que je ne suis pas "les gens", car rien qu'à le sentir, je suis saoulé avant même de tremper mes lèvres.
Aussi, lorsque j'ai vu que le Clos Troteligotte avait remplacé le Chenin par le Sauvignon dans la cuvée K-Libre, je n'étais guère rassuré. Et puis, dès que j'ai posé le nez sur verre, j'ai poussé un grand Ouf de soulagement : pas le moindre signe variétal du Sauvignon ! En bouche, idem. J'en suis même à me demander si c'est vraiment du Sauvignon. Qu'importe, en fait. Le principal, c'est que ce soit bon. Et là, pas de doute, la mission est remplie !
La robe est jaune pâle, aux reflets argentés.
Le nez est fin, presque évanescent, sur des notes de poire mûre, d'abricot, d'amande grillée.
La bouche est ronde, éclatante de fraîcheur, avec une matière croquante/désaltérante et un léger perlant qui titille les papilles et apporte du peps. Le fruit blanc est très présent, mais aussi cette touche de craie humide qui rappelle certains blancs de Touraine.
La finale est intense, séveuse, avec une amertume plutôt appuyée et des notes réglissées/épicées, évoquant beaucoup plus le Chenin que le Sauvignon.
Ce vin parfaitement équilbré pourra accompagner à peu près tout, de l'apéro jusqu'au fromage : fruits de mer, poissons, volaille, risotto, pâtes Carbonara, que sais-je encore ?... Servez-le à l'aveugle et regardez vos amis patauger lorsque vous leur demanderez de deviner le cépage et l'origine de ce vin. C'est à mon avis introuvable... sauf si vous avez lu ces quelques lignes (et encore...)/
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