vendredi 25 août 2017

Le 2016 : unique !


Unique, car au lieu des trois cuvées habituelles – les Trois argiles, Silex noir et Déronnières – François Pinon n'a produit l'année dernière que Le 2016. En effet, une  terrible gelée s'était abattue sur le vignoble vouvrillon le 29 avril, réduisant des  2/3  la production potentielle. Il faut donc espérer que cette épisode restera unique, lui aussi, même si le meurtrier printemps 2017 n'incite guère à l'optimisme. 

Vous ne serez pas étonné que ce 2016 a été vinifié en demi-sec. C'est la formule qui réussit le mieux avec ce terroir froid de Vouvray. En sec, les vins sont un peu trop austères... 

La robe est jaune paille claire, bien brillante.

Le nez est mûr et expressif, sur l'ananas, la mangue, la pomme tapée, avec une rapée de gingembre pour le peps et une cuillère de miel pour la douceur. 

La bouche est élancée, avec une acidité tellement enrobée par la matière qu'elle en devient quasi imperceptible (alors qu'elle est bien là, la coquine !). La matière, parlons-en : dense, charnue, avec un grain presque tannique (rappelant certaines poires rustiques), et en même temps douce, veloutée, exaltant le fruit exotique – et un tout petit peu le coing – avec toujours le gingembre (et une pointe de gentiane ?) en contrepoint.

La finale est  dans un premier temps puissamment crayeuse – on croque dans le tuffeau –  puis reviennent l'ananas, le gingembre, et puis la poire, le coing, le miel et les épices dans un ensemble séveux, intense, pour le moins exaltant ... Avec un sucre quasi absent – alors qu'à l'instar de l'acidité, il est bien là. Bref, le Chenin comme on aime (comme j'aime, en tout cas). 


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