Ah, si tous les vignerons pouvaient nous envoyer une caisse de 6 bouteilles afin de (re)découvrir leur production, nous ferions ce genre d'horizontale plus souvent (avis aux producteurs qui nous lisent). Nous n'avons eu ici qu'à "sacrifier" une bouteille de notre stock pour ce long billet du jour. Il s'avère passionnant, car cette dégustation bouscule pas mal de nos convictions sur les vins alsaciens : un pinot blanc et un pinot gris aux fraîcheurs citronnées, des rieslings qui se la jouent chenin avec de superbes amertumes, avec un crescendo d'intensité au fil des terroirs. Et un gewurz magnifique pour conclure. Je veux bien recommencer tous les jours !
Racines métisses 2017 (9.50 €)
La robe est dorée, brillante.
Le nez est très expressif, sur des notes fruitées – abricot, melon – florales – rose, chèvrefeuille, oranger – et épicées.
La bouche est ronde, fraîche, croquante, avec une matière mûre et digeste qui vous tapisse la palais. On est dans la générosité sans la lourdeur.
La finale est tonique et savoureuse, dominée par les épices orientales, pétales de rose inclus, avec une légère douceur compensée par de nobles amers (écorce d'orange).
Pinot d'Alsace 2017 (9.90 €)
La robe est jaune pâle, brillante.
Le nez est discret et frais, sur le zeste de citron/citron vert.
La bouche est ample, aérienne, plus en largeur qu'en longueur, avec une matière fraîche, désaltérante, finement citronnée.
On retrouve le citron en final dans sa version écorce, mais là encore, tout en subtilité, jouant sans forcer sur l'amertume et l'astringence. Une caresse rafraîchissante en bouche.
Riesling 2017 (14.20 €)
La robe est jaune paille, brillante.
Le nez est bien mûr, sur la pêche au sirop, la mangue, l'écorce d'orange et la verveine.
La bouche est élancée, avec une belle tension qui ne repose pas sur l'acidité. Même si celle-ci est forcément présente, elle est à peine perceptible tant elle est fondue dans une matière mûre, dense, au toucher moelleux. L'équilibre repose plus sur une très belle amertume, elle aussi très bien intégrée.
Celle-si s'amplifie encore plus en finale, soulignée par une légère astringence (écorce de pomelo), et l'impression de mordre dans une mangue bien mûre, à la chair soyeuse.
Riesling Rebgarten 2017 (16.90 €)
La robe est dorée, brillante.
Le nez pousse encore plus loin dans la maturité, sur la mangue rôtie tout en paraissant plus aérienne, distanciée.
La bouche gagne en tension et en intensité, tout en étant plus élégante et aérienne. Caillouteuse aussi. Là encore, l'acidité est des plus discrètes, laissant les (beaux) amers faire le job.
Ceux-ci dominent totalement la finale dans un style expressionniste, avec une belle palette d'écorce d'agrume et une superbe astringence qui monte crescendo. Superbe !
Riesling granite 2017 (22.90 €)
La robe est jaune paille, brillante.
Le nez est intense, très marqué par les terpènes d'agrume, et puis un peu de verveine.
La bouche pousse encore plus loin le curseur de la tension et de l'intensité. Celles-ci reposent une nouvelle fois plus sur l'amertume que l'acidité. Elle est ici sublimée, avec une matière dense et mûre comme écrin. Ça envoie sévère, mais dans un style captivant/envoûtant.
La finale est très Triple A, même si le A d'acidité pourrait être ici minuscule. C'est l'Amertume et l'Astringence qui prennent le dessus, avec encore plus d'intensité et de classe que le vin précédent. Superbe +.
Pinot gris 2017 (15.50 €)
La robe est jaune paille, brillante.
Le nez est assez discret, sur un citron confit plein de peps.
La bouche est à la fois ample et tendue, avec une matière douce, aérienne, enveloppante et une acidité plus marquée que sur les cuvées de Riesling. On retrouve aussi une belle amertume.
On retrouve celle-ci en finale, soulignée par une acidité finement citronnée (mais mûre). Un Pinot gris très atypique (mais qui me plaît plus que d'ordinaire).
Gewurztraminer vieilles vignes 2017 (19.50 €)
La robe est dorée, brillante.
Le nez est très expressif, sur la rose, les épices orientales et une touche fumée.
La bouche est élancée, énergique, avec une matière mûre, riche, plus onctueuse que moelleuse, mais sans la moindre lourdeur.
La finale est magnifique, dans un style baroque, foisonnant, avec l'amertume comme colonne vertébrale, et un sucre très discret malgré l'indéniable richesse.
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