Alors que le Mac(c)abeu peut donner des vins absolument admirables, il est souvent cantonné aux petites cuvées du Roussillon, laissant la vedette aux Grenaches gris et blancs (il y a bien sûr quelques exceptions comme le Maccabeu d'Olivier Pithon). Peut-être est-ce le nom, qui sonne un peu comme le défunt macchabée ? Ou son aromatique plutôt austère qui ne déclenche pas l'enthousiasme ? Il y a peut-être des explications plus pragmatiques : il est d'une part sensible aux diverses maladies cryptogamiques, ce qui n'incite pas les vignerons à le conserver dans leur parcelles. D'autre part, il est naturellement très productif, donnant alors des vins sans intérêt. Pour faire bon, il faut faire des petits rendements, ce qui ne doit pas faire l'affaire de certains. En tout cas, à l'instar du Carignan (qui a longtemps dédaigné avant d'être réhabilité, je pense que le mac(c)abeu mériterait d'avoir son association qui le mette en avant.
Pour en revenir au vin du jour, ce Famae blanc est un 100 % Macabeu. Non seulement son rapport qualité/prix est excellent (7.90 €) mais il pourrait réconcilier nombre de personnes avec les blancs du sud qu'ils trouvent souvent lourdauds.
La robe est jaune très pâle, brillante.
Le nez est fin, subtil, sur la pomme fraîche, l'amande et les fleurs blanches.
La bouche est ample, plutôt aérienne, avec une matière limpide aux saveurs minérales, salines, dans un esprit "jus de caillou". Certes, on pourrait trouver ça austère, mais c'est de la belle austérité, façon jardin zen (plein de cailloux, justement).
La finale poursuit dans le même registre tout en y a ajoutant une fine mâche crayeuse, avec un retour de la pomme et de l'amande, et une belle persistance sur le salin.
Un parfait "vin à tapas" ou d'apéro, avec des olives vertes et des anchois marinés. Mais il pourra aussi accompagner un "carpaccio"de poisson blanc légèrement citronné, des huîtres pas trop iodées, des fromages de chèvre....
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