Cela faisait 2-3 ans que nous avions le même millésime de Et moi et moi et moi. J'étais curieux de voir si Olivier Pascal allait réussir à conserver ce mélange de puissance séveuse et de tension (spoiler : oui). Il faut dire que l'assemblage est assez peu commun sur les schistes de Saint-Chinian (côté Berlou) : 50 % Syrah et 50 % Lledoner Pelut. Ce dernier est une vieille mutation du Grenache – remontant au moins au Moyen-Âge – dont le dessous des feuilles est velu. Il est plutôt moins riche en sucres que le Grenache, et peut donner des vins corsés et réglissés – ce qui est le cas ici. Associé à la Syrah, ça ne peut que faire des étincelles !
La robe est grenat sombre aux reflets violacés.
Le nez est intense, profond, sur le fruit noir confit, l'olive noire et le goudron, avec des notes balsamiques et épicées. Captivant, pour tout dire, et assez déroutant pour un dégustateur français : on partirait plus à l'aveugle sur un vin portugais (Douro sur schistes), voire une Syrah australienne.
La bouche est élancée, fraîche et racée, déployant une matière soyeuse d'une densité impressionnante. Je m'explique : les tanins sont fins, très doux, mais avec un séveux d'une rare concentration, et plus encore une grande intensité aromatique sur le fruit confit et la réglisse.
La finale poursuit dans le même registre tout en gagnant en (douce) tannicité, une réglisse qui gagne encore en puissance, complétée par des notes balsamiques. Le tout se poursuit sur le poivre et une fine touche mentholée. C'est bôôôôôô !
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