mercredi 9 janvier 2013

Bourboulenc de Nega Saumas : un monstre fascinant


J'ai rencontré Éric Supply-Royer il y 8 ans lors de vacances au bord du lac de Salagou. Nous avions fait un tour au domaine de Malavieille, et c'est lui qui nous avait (superbement) reçu. J'en garde un excellent souvenir. J'avais été particulièrement impressionné par la qualité des vins blancs. Il nous avait parlé de ses origines bourguignonnes – il a travaillé 10 ans au domaine Roulot à Meursault – et du plaisir qu'il avait à vinifier ici, avec des cépages beaucoup plus variés que dans sa région natale.

Il nous avait parlé de sa production personnelle. Nous n'avions pas eu l'occasion de la déguster, mais j'imaginais bien qu'elle était de grande qualité. 

Depuis, j'avais pu déguster sa Syrah, que j'avais trouvé prometteuse mais bien trop jeune, mais jamais de blanc. Vous assistez donc à ma "première fois", ce qui est toujours émouvant, surtout avec tous ces gens qui regardent..



J'ouvre donc ce Bourboulenc de Néga Saumas 2011. Déjà, l'étiquette est sympa (j'adore les ânes !)

La robe affiche une belle couleur jaune paille.

Au départ, le nez est très grillé, faisant penser à une réduction comme on trouve en Bourgogne ( chez Coche-Dury en particulier). Je préfère alors ne pas insister, car le vin ne se livre pas vraiment, trop dominé par cette aromatique. 

J'y reviens 24 heures plus tard, avec un vin conservé à 12°, sans protection ni aération particulière (si ce n'est un verre de moins dans la bouteille).

Le vin a changé du tout au tout : exit les notes grillées,  bonjour à la poire Williams, aux agrumes confits, aux notes anisées, avec déjà une impression de fraîcheur. Une heure plus tard, des notes de grillé/fumé réapparaissent, mais un peu différentes de celles de l'ouverture : on est maintenant plus sur le "pétard" (du 14 juillet, pas le hakik...), rappelant les Graviers de Tissot

Quant à la bouche, elle est toute aussi impressionnant en ampleur qu'en puissance, avec une fraîcheur explosive, et une matière dense, presque tannique qui vous emplit le palais.

La grosse mâche en finale, intense, peut dérouter, avec une amertume évoquant l'écorce d'agrume.

Un vin absolument fascinant qui pousse à l'exaltation ou au rejet immédiat. Le genre de vin à réserver aux amateurs avertis plutôt qu'à l'apéro avec tonton Maurice : il risque d'avaler son dentier !

Un vin surtout à encaver, car il n'a pour l'instant que quelques mois de bouteille. Dans 5 ans, on devrait avoir affaire à une magnifique bouteille. À 10 € la bouteille, le rapport qualité/prix n'est rien de moins qu'exceptionnel.


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