jeudi 26 novembre 2015

Des Gamay(s) bien entourés


Forcément, fin novembre, on pense au Beaujo nouvo. C'est l'occasion de faire goûter celui que l'on propose car il n'a rien de honteux. Et de faire découvrir deux Gamay(s) très différents, histoire de montrer qu'il peut vivre sa vie en dehors de cette région.

Mais bon, il me faut aussi proposer une bulle en apéro et un vin de dessert. Et n'ayant plus de Ribambulles et pas de gamay doux (même si je suis un gars, mais doux), il fallait que je m'oriente vers d'autres directions. Le budget des trois Gamay(s) étant réduit, j'ai pu choisir des vins relativement chers : un Champagne millésimé et une Malvoisie de Madère de 10 ans d'âge. Ben oui, l'éclectisme reste la règle à Vins étonnants.


Le champagne, était le 2006 Extra-Brut de Laherte. Une grosse dominante de Chardonnay (85 %) pour l'éclat et la tension. Un peu de Meunier (vignes de 70 ans) pour la vinosité. Une vinification en barrique. Six ans sur lattes, suivi de deux ans de cave après dégorgement.  Au final, un vin d'une grande tension, avec  une bulle très fine, une complexité et une intensité qui ont conquis toute l'assemblée. Pour moins de 30 €, vous avez une bulle qui peut se comparer à des bouteilles 3-4 fois plus chères.


Nous passions ensuite au Beaujolais-Village nouveau 2015. Au départ, ça les faisait un peu marrer, mes convives, que je leur vante ce genre de vin. Quand ils l'ont  goûté, ils ont changé d'avis : déjà, la  couleur est inhabituellement sombre. Et puis après, un fruit bien mûr très expressif mais pas vulgaire (sans banane ni bonbon anglais), une bouche ronde, pulpeuse, charmeuse, équilibrée par une bonne acidité, une finale gourmande. Bref, il a finalement beaucoup plu.  A noter que la chartreuse de Saint-Jacques/merlu et sauce au piquillo (oublié de la photographier...) se mariait superbement avec (à ma grande surprise)..


Le Gamay Vinifera 2014 servi juste après avec un délicieux pot au feu paraissait un peu plus austère, mais on sentait qu'il avait plus de concentration et plus de fond. Et puis une fraîcheur très 2014. Il a un peu moins plu que le précédent, mais perso, je l'ai préféré.


Avec le Châteaumeillant L'envie 2014, nous passions clairement un cran au-dessus. Est-ce le sol de mica-schistes sur lequel les vignes poussent, mais il avait une tension, un éclat et une intensité que les deux autres rouges n'avaient pas. Précisons que la bouteille est restée débouchée toute la journée, car je l'avais trouvé un peu réduite à l'ouverture à 9h30 le matin. L'accord avec le Saint-Nectaire était correct. L'idée était plus de ne pas massacrer le vin que de le sublimer. 


La soirée était déjà des plus réussies, mais le Malvasia 10 ans l'a rendue plus belle elle encore. Pour tous les participants, le Madère, c'est le p'tit flacon sous blister qui sert à faire la sauce des rognons. Là, on est dans un autre monde. Une robe ambrée/cuivrée d'une grande intensité. Un nez intense et pénétrant sur le café, la noisette grillée et le caramel au beurre. Une bouche vive, tendue, enrobée par une matière douce, limite suave, d'une grande puissance aromatique. Et une finale rafraîchissante et cristalline où l'on retrouve la noisette, le caramel et le café. L'accord avec le dessert – poire pochée, chocolat et caramel au beurre – était à tomber. Un grand moment de gastronomie. Une fois que vous avez bu du Madère de qualité, vous laissez tomber à coup sûr les Rivesaltes ambrés...



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