jeudi 12 novembre 2015

Laïka et Cosmos : Pierre Ménard nous emmène au ciel !


Avant de recevoir dans quelques mois le nouveau millésime du Quart des Noëls (qui surpasserait le 2013 d'après certains témoignages), Pierre  Ménard nous fait patienter avec une cuvée 100 %  Sauvignon, Laïka, un Coteaux du Layon, Cosmos, mais aussi un verjus qui gagne à être connu (et surtout utilisé en cuisine).

Photo du domaine
Laïka provient d'une petite parcelle de Sauvignon blanc située dans le Clos de la Roche à Faye d'Anjou. Elle fait partie des premières arrivées de ce cépage en Anjou au début des années 60 et a été plantée sur un sommet de coteau de schiste, terroir inédit pour un Sauvignon de Loire. Elle est l'une des rares à être toujours en place sur ce type de terroir.
2014 est la première année où elle est vinifiée seule, un test pilote sans filet. Le nom est ainsi un hommage à un certain esprit d'aventure et à l'histoire extraordinaire mais terrible de Laïka, petite chienne premier être vivant envoyé dans l'espace.
La robe est jaune pâle, brillante.

Le nez est fin et aérien, presque évanescent,  sur le zeste de citron confit, des notes florales (rose, fleur d'oranger) et pierreuses, légèrement fumées.

La bouche est très ample, pure, envahissant chaque recoin du palais d'une matière très subtile, aérienne, mais en même temps d'une grande intensité, entre pierre et agrume. L'ensemble est frais et tendu, évoquant une lame d'acier (ça me rappelle beaucoup le Riesling du Kastelberg de Kreydenweiss, également sur schiste).

La finale est magnifique, alliant astringence et amertume, plus Chenin que Sauvignon, avec des notes d'écorce d'agrumes et de pierre /sel

Le lendemain, le nez est plus typé Sauvignon, avec des notes de pamplemousse. La bouche est également plus proche d'un Sancerre. Il n'y a donc pour moi aucun intérêt à l'aérer, car il a tendance à perdre ce côté unique qu'il a à l'ouverture (15 €)

 Cosmos est issu des jeunes plants du Quart des Noëls sur coteau de schiste dans une partie qui développe faciilement la pourriture noble. Un pressurage lent a été pratiqué pour obtenir  un jus clair et pur. Il a été  suivi d'une fermentation longue spontanée par les levures indigènes en cuve inox. La fermentation s'est arrêtée naturellement sur un équilibre de 11 % vol. et 135 g de sucres résiduels.

La robe évoque l'or en fusion.

Le nez est intense sur l'ananas, la mangue, le fruit de la passion ... et une pointe de coing confit.

La bouche allie grande tension et matière onctueuse, intense, sans lourdeur, très fruit exotique rôti au beurre.

La finale est longue, pure, délicieuse, très ananas.

Un très beau liquoreux, élégant et digeste (23 €).


Ce verjus a été élaboré à partir des vendanges en vert du domaine au mois d'août 2015. Plutôt que de les laisser pourrir dans les rangs de vigne, Pierre Ménard a préféré faire des VRAIES vendanges. Les grappes ont été pressurées. Le jus a été décanté et filtré. Il a un bon goût de jus de raisin, avec plus d'acidité et moins de sucre. Il remplace avantageusement le vinaigre pour des déglaçages (foie gras, Saint-Jacques, ris de veau), mais peut aussi être utilisé en cocktail, avec l'avantage d'être moins acide que le vinaigre et le citron (10 €).

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