mercredi 27 juin 2018

Visite au domaine Tripoz



Je vous ai déjà raconté ICI mon après-midi du 25 mai. Voici donc le matin, passé au domaine Tripoz à Loché. Le nom de ce village est connu grâce aux appellations Pouilly-Loché et Mâcon-Loché, mais il est en fait tout petit (300 habitants). Tous les deux natifs de Loché, Laurent et Céline se connaissent depuis leur enfance et ont très vite su qu'ils construiraient leur vie ensemble. 


Fils de métayers, Laurent a fait une formation d'ébéniste (c'est lui qui a fabriqué le meuble ci-dessus). Mais il est difficile de résister à l'appel de la vigne lorsque celle-ci vous cerne. Il commence à planter une parcelle en 1987 qu'il commence à récolter en 1990 ... et à vinifier, contrairement à la plupart de ses voisins qui vendent leur vendange à la cave locale. Petit à petit, le mini-domaine s'agrandit. Céline abandonne son travail dans la formation continue en 1996 pour venir épauler son époux. En 1999, ils commencent à élaborer leurs crémants, au lieu de le confier à une maison spécialisée.  En 2001, le couple fait la pari de la biodynamie, alors que ce n'est pas encore hyper-tendance. Ils obtiennent rapidement des raisins de meilleure qualité qu'il est beaucoup plus facile à vinifier au chai. 


Juste en face de leur maison, il y avait une grande grange qui était à vendre. Céline et Laurent l'ont achetée et en ont fait leur hangar technique (et accessoirement atelier de menuiserie de Laurent). La superficie du vignoble  ne nécessiterait pas trois enjambeurs. En fait, chacun est spécialisé dans une tâche : un pour les traitements, un autre pour le travail du sol, un troisième pour le rognage. Cela évite d'installer et désinstaller les différents équipements au gré des besoins. Plus de temps et moins de stress. 



Ceci est la chaudière qui sert à préparer les tisanes ou les décoctions de plantes : ortie, prêle, valériane, etc... Elles sont ensuite transférées dans le dynamiseur en cuivre situé à quelques mètres et mélangées avec le cuivre ou le soufre, avant de remplir le pulvériseur par gravité. 


Les gyropalettes qui servent à remuer les crémants. On peut faire tourner 500 bouteilles dans le même temps qu'une seule sur un pupitre à l'ancienne. Le but est de passer progressivement les bouteilles de l'horizontale à la verticale afin de pouvoir expulser la lie lors du dégorgement. 


La majeure partie des vignes est à proximité du domaine. Nous sommes ici dans une parcelle de jeunes Chardonnay qui vont pour l'instant dans le Crémant. A quelques mètres, il y a les Pinots noirs du Chant de la Tour


De l'autre côté du chemin, la parcelle de Chardonnay qui donne naissance au Bourgogne Les Chênes. C'est la plus ancienne vigne  du domaine et appartenait à la mère de Céline. Elle n'a pas vu de traitement chimique depuis presque 50 ans. 


Entre la maison des Tripoz et les vignes, nous nous  arrêtons dans une très belle maison appartenant à la famille de Céline.


Au sous-sol de celle-ci, je découvre le chai à barriques : environ un quart de la production du domaine est élevé ici. Le reste se fait au cuvier de la propriété. 


Nous y voilà, tiens :-)


Le pressoir pneumatique qui permet d'obtenir des jus clairs tout en douceur.


Discuter et marcher, ça donne soif ! Si on dégustait, maintenant ? 

Fleur d'Aligoté : nez frais, citronné, avec une touche d'embruns (les coquillages ci-dessous ?). La bouche est fraîche, pure, éclatante, avec des bulles très fines. Finale tonique et gourmande. Miam !

Crémant de Bourgogne : nez sur la pomme et la noisette fraîches. Bouche longue, fine, tapissante, avec des bulles frétillantes. Finale plus crayeuse, très Brut Nature !

Crémant de Bourgogne Prestige (2014) : nez sur des notes pâtissières, les fruits secs grillés. Bouche ample, majestueuse, au toucher moelleux, avec des bulles fines et éclatantes. Finale subtilement amère sur le coing et les fruits secs. Déjà très bon, mais encore meilleur d'ici 2-3 ans.

Bourgogne les Chênes 2016 : nez fin et expressif, sur les fleurs blanches, le miel et les fruits secs. La bouche est ample, pure, fine et aérienne, avec une tension d'une grande douceur et des notes iodées. La finale est dominée par une noble amertume.

Bourgogne les Chênes 2015 (prochainement commercialisé) : nez plus minéral. Bouche plus élancée, plus droite, très "jus de cailloux". Un style presque chablisien.

Pouilly-Loché 2015 : nez sur l'agrume confit et l'ardoise chauffée au soleil. Bouche droite, pure, élancée, classieuse et racée, tout en restant en finesse. Longue finale expressive. Excellent !

Les Graves 2016 (Gamay) : robe rouge très clair, presque rosée. Nez gourmand sur la cerise et la réglisse. Bouche douce, très souple, pétante de fruit. Un pur régal !

Le chant de la tour 2016 (Pinot noir) : très joli nez sur les petits fruits rouges et les épices. Bouche ample, soyeuse, avec une très belle tension et de l'allonge. Finale intense, sur la cerise et la terre humide. Extra !


L'un des nombreux fossiles trouvés dans les vignes : minéral, végétal, animal :-)


Merci à Cécile et Laurent pour leur accueil !

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