Lors d'une précédente commande, Pierre Richarme nous avait mis une bouteille de cet Esprit de la terre en échantillon, car il n'aurait bientôt plus de Lion de Roccapina à nous vendre. C'est donc dans un esprit des plus professionnels que nous dégustons cette cuvée afin de savoir si nous allions la référencer. En le versant dans le verre, il est difficile de ne pas être surpris par la couleur du liquide, plus proche d'un Bourgogne que d'un vin corse.
Mais alors au nez, outch... que ça sent bon. On est plongé direct dans le maquis. Et la bouche impressionne par sa finesse et sa fraîcheur. Bref, dès ce moment-là, nous nous somme dits "on prend".
Mais c'est le lendemain, le samedi midi, qu'il commence à montrer toute sa dimension... Le nez est très aérien, en en même d'une intensité et d'une complexité envoûtante : gelée de framboise, ciste, rose fanée, baie de genièvre, poivre de Cubèbe (dit aussi "poivre à queue" qui a des arômes citronnés/mentholés/résineux).
La bouche, toute en longueur, est d'une tension impitoyable, avec une matière arachnéenne, presque irréelle, mais d'une puissance aromatique emportant tout sur son passage.
La finale est mâchue, terrienne, avec une très grande rétro-olfaction sur la résine, des notes épicées et florales. Vraiment superbe. J'aurais pu appeler cet article "effleurer le Graal". Mais je l'ai déjà fait. Mais l'idée est bien là. On est au-delà du vin ordinaire. C'est LE vin qui t'émeut, t'envoûte, et te laisse entrevoir qu'il est autre chose qu'un simple liquide : l'Esprit de la Terre...
PS : je ne le fais pas souvent, mais après en avoir bu deux verres, je me suis fait violence pour arrêter, et je suis allé chez Eric R. (5 mn à pied, je vous rassure) pour lui amener la bouteille. Je n'imaginais pas qu'il ne puisse pas profiter aussi de ce nectar.
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