lundi 27 octobre 2014

Etonnants cousinages...


Les réseaux sociaux peuvent paraître chronophages et superficiels, mais on peut y apprendre plein de  choses passionnantes. L'autre jour, Vincent Pousson remettait en lien un article qu'il avait écrit en décembre 2013 "j'en ai ras le bol du Jura". Il rappelait d'une part que le cépage Merenzao (ou Bastardo au Portugal) implanté depuis la nuit des temps n'est ni plus ni moins que le Trousseau jurassien (probablement grâce aux liens que l'Abbaye de Cluny entretenait avec les ordres locaux). D'autre part, il nous expliquait qu'une récente étude scientifique a établi grâce à l'ADN que le Mencia dont je vous parlais il y peu... est le fils du Merenzao (et donc du Trousseau).

Si bien sûr le climat et l'altitude élevée ont un impact sur la grande buvabilité et la fraîcheur des vins issus de Mencia, les gènes "jurassiens" du cépage n'y sont certainement pas étrangers.

Dans les commentaires de ce billet, il y en avait un de l'ami Olif qui donnait un lien vers un autre article encore plus intéressant. Il traitait des 1ères assises des Vins du Sud-Ouest qui sont tenues à Toulouse en décembre 2013, avec entre autre une conférence sur les origines des cépages grâce à l'analyse de leur ADN.


Intervention de Thierry Lacombe (INRA Montpellier)
 
Grâce au vivier extraordinaire qu'est le domaine de Vassal (avez-vous signé la pétition pour le sauver ?), l'INRA a pu faire une recherche de parenté sur 2300 cépages... et établir le pedigree de 828 d'entre eux. Sans vraiment de surprise, le Gouais blanc est le plus gros géniteur avec pas moins de 63 descendants. On sait qu'en se croisant avec le Pinot noir, il a donné naissance au Chardonnay, à l'Aligoté, au Romorantin ou au Gamay. Mais il est moins connu qu'il a engendré le Colombard en se croisant avec le Chenin.
 
Si on savait que le Merlot est né du croisement entre le Cabernet Franc et de la Magdeleine noir de Charente, on apprend qu'il est le demi-frère du Côt, fils de la même Magdeleine... avec le Prunelard !
 
On peut aussi être moins surpris par la présence du Jurançon noir du côté de Cahors (dans Tu vin plus aux soirées, par ex) puisqu'il est issu du croisement du Côt et de la Folle blanche.
 
Plus étonnant, sans que l'on sache précisément leur degré de parenté, il y a un lien de parenté entre le Savagnin et la famille des Mansengs.
 
Peut-être plus surprenant encore, le cas du Duras. Jusque là, on le pensait originaire du Tarn puisque Robert Plageolles l'avait trouvé à l'état sauvage dans une forêt. Il s'avère être le fils du Savagnin et du Tressot, un cépage rouge de l'Yonne. Du coup, on comprend mieux cette finesse et cette fraîcheur peu communes dans le Sud-Ouest. Il aurait aussi une parenté avec le Petit Verdot, ce cépage frais et atypique du Bordelais.

A visionner également cette intervention d'Olivier Yobregat, d'IFV Sud-Ouest.
 

 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire