mardi 13 décembre 2016

Pierre Ménard... du grand art !


Je les avais dégustées en barrique en février dernier (et adorées). Les voilà aujourd'hui en bouteilles dans notre entrepôt (enfin, celles qui ont survécu au week-end. Des gens de goût – ou très bien informées – se sont précipités pour en acheter par carton). Elles, ce sont les deux cuvées de blanc sec de Pierre Ménard : Laïka (vignes de 50 ans sur schistes) et Quart des Noëls (vignes de 96 ans sur schistes), vinifiées et élevées en barriques dans un véritable garage. 2015 a été une année solaire, mais les acidités ont été conservées. Nous avons donc de très belles matières avec de bons équilibres.


Laïka 2015 (17.50 €)

La robe est jaune paille, brillante.

Le nez est déjà très gourmand, sur la pomme rôtie au beurre, le citron fraîchement zesté, la fleur d'acacia, souligné par des notes grillées. 

La bouche est élancée, tendue sans être rigide, avec une matière ronde, ample, généreuse, doté d'une grande fraîcheur naturelle (sans acidité perceptible). C'est LA classe en toute décontraction, sans la moindre note variétale vulgaire. La magie du schiste. 

La finale mêle habilement amertume et astringence, sur des notes d'écorce de pomelo et de pomme Granny Smith, persistant longuement sur des notes citronnées/crayeuses. Déjà superbe, et un avenir radieux !


Quart des Noëls 2015 (24.90 €)

La robe est quasi identique.

Le nez est plus discret, sur le coing bien mûr, la cire d'abeille et des notes d'herbes médicinales (Chartreuse/Gentiane). Et puis une petite touche beurrée/grillée due à l'élevage en barrique.

En bouche, on retrouve la tension du vin précédent multipliée par 2 ou 3 en terme d'intensité, avec une matière beaucoup plus riche et dense, plus grasse aussi. On retrouve les notes perçues au nez, mais là aussi, en nettement plus expressif. La fraîcheur est éclatante, avec une acidité bien présente mais totalement fondue dans l'ensemble. Un monstre somptueux

La finale est totalement raccord sans toutefois en faire trop. Le coing confit règne en maître, souligné par des notes de kumquat  et de miel de châtaignier. L'aromatique fait plutôt "vin liquoreux" même si le vin est totalement sec. Puis arrivent la gentiane, le quinquina... La fatale et délicieuse amertume du Chenin. J'aurais tendance à répéter ce que j'ai écrit sur le vin précédent –  déjà superbe, et un avenir radieux – avec un coefficient multiplicateur (X 2 ?). On est face à un très grand Chenin qui devrait être magnifique dans une dizaine d'années. 

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