mercredi 6 mai 2020

Pinon 2019 : l'acidité est de retour !


Lorsque les températures oscillaient en juin 2019 et entre 35 et 45 °C, on commençait à se dire que c'était mal barré pour le millésime à venir. Allait-on avoir un 2018 en pire ? En fait, le temps a été raisonnablement chaud à partir de mi-août, avec des nuits plutôt fraîches. Et c'est cela qui compte pour la maturité des raisins. Peut-être aussi que les vignerons "échaudés" par le millésime précédent se sont jurés de ne plus se faire avoir par la vigne malicieuse ? En tout cas, on peut constater dans toute la France de très beaux équilibres. Et puis – ce qui est chouette pour l'amateur –  une buvabilité immédiate. 

Chez Julien et François Pinon, nous retrouvons les sensations éprouvées sur les 2015 qui nous avaient convaincu de référencer le domaine. L'acidité est magnifique, sans être jamais agressive. Les amers sont bouleversants. On est vraiment dans le chenin dans ce qu'il a de plus beau. Paradoxalement, c'est le Vouvray sec qui est le moins prêt pour l'instant, car il est vraiment sec. Je conseille d'attendre deux trois ans avant de les attaquer. 


Vouvray sec 2019 (14.00 €)

Le nez est fin et expressif, sur la poire mûre, la fleur de tilleul, avec une pointe de miel et de coing.

La bouche est élancée, étirée par une acidité vive et tonique, tout en déployant une ronde et fraîche, finement pulpeuse, sur un mix aromatique entre le pamplemousse et la pomme verte, et toujours le coing en arrière-plan.

La finale dévoile une belle mâche crayeuse et citronnée, avec toujours cette acidité qui l'étire, dans un style plus transperçant. Il y a également de superbes amers si typiques du chenin (écorce d'agrume).Ce sont ces derniers qui persistent le plus longuement, avec une ultime touche citronnée.



La robe est jaune pâle, brillante, avec des reflets argentés.

Le nez est plutôt discret, sur des notes d'agrumes confits et de pâte de coing.

La bouche allie ampleur et tension, avec une matière dense et mûre qui vous enrobe le palais et une ultra-fine acidité qui étire le tout au maximum. La fraîcheur est apportée d'une part par un léger perlant des plus bien venus, et une superbe aromatique sur l'agrume confit (cédrat, pomelo, orange) qui apporte de la profondeur (et beaucoup de bonheur !).

La finale est une explosion jouissive, entre l'Acidité qui monte d'un gros cran, l'Amertume au maximum de sa noblesse, et l'Astringence dans ce qu'elle a de plus excitant. Bref un Triple A+++ jubilatoire qui vous fait penser une fois encore que le chenin est le plus beau cépage du monde – Mince, c'était pas le riesling ?



La robe est jaune pâle, brillante.

Le nez est assez discret, là aussi,  tout en montant encore d'un cran dans le côté confit : en plus des agrumes confits et de la pâte de coing, il y a aussi la tarte Tatin qui sort du four.

La bouche gagne encore en richesse, en ampleur  et en intensité, tout en gardant la même tension. La matière est un peu plus dense que Trois argiles, mais aussi plus fraîche aromatiquement (on revient à la pomme verte et au pomelo du Vouvray sec mais en plus appuyé).

La finale est encore plus Triple A, faisant exploser tous les compteurs, avec une fraîcheur monumentale sur une palette infinie d'agrumes, et le coing dans tous ses états. Rien moins qu'exaltant !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire