vendredi 22 mai 2020

Tougris ou tout orange ?


Hier, j'ai dégusté Ordolia, le vin orange de Bonnet-Huteau. Et ce matin, en regardant la liste des vins blancs qui sont arrivés récemment, je vois Tougris du même producteur. Tant qu'à faire, me dis-je, autant parler des deux en même temps, d'autant qu'ils ont un point commun : le pinot gris. Ordolia est issu uniquement de ce cépage, tandis que Tougris est un assemblage de sauvignon gris (appelé aussi fié gris) et de pinot gris, avec une petite touche de chardonnay

Un point commun, donc, mais beaucoup de différences, que ce soit en couleur, texture, arômes... Deux personnalités affirmées, dans des registres quasiment antagonistes : le premier  fait dans la gourmandise friande et insolente, tandis que le second joue la carte de l'originalité, autant dans le ramage que le plumage. 
Tougris 2019 (9.00 €)

La robe est "or gris", brillante, avec de très fines bulles perceptibles.

Le nez est pimpant, sur le melon (de Bourgogne ?), la mangue et le bonbon acidulé.

La bouche est une explosion de fraîcheur, avec d'une part une matière ronde, friande, donnant l'impression de croquer dans le fruit, et d'autre part des milliers de micro-bulles qui crépitent sur la langue. L'ensemble est cohérent et d'une gourmandise irrésistible, sur la poire fraîche, le citron et des notes salines bien présentes.

La finale tonique est délicieusement mordante, mêlant l'écorce de pomelo à la pomme verte, avec une persistance sur le Schweppes®, le sucre en moins et la salinité en plus. 


Ordolia 2019 (24.50 €)

La robe brillante est entre le rose saumon et  la rose thé.

Le nez est fin, délicat, sur la pêche blanche; le thé Darjeeling, la rose fanée et une petite pointe d'agrume. 

La bouche est ample, aérienne, avec une matière plutôt dense (très jus de caillou) au grain tannique bien perceptible,  et un léger perlant qui titille agréablement la langue et apporte de la fraîcheur. L'aromatique navigue entre l'écorce d'orange et les petits fruits rouges (framboise, groseille).

 La finale gagne en concentration et puissance, avec des Amers et une Astringence qui se renforcent, et une Acidité qui jaillit, faisant office de colonne vertébrale. Bref, un Triple A des plus fougueux, entre pétales de fleurs séchées et écorce d'orange amère, avec une persistance sur des notes crayeuses et épicées.

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