mercredi 21 novembre 2012

Les quatre forment un Thou

Je vous parlais hier de la très belle Cuvée Guilhouret du Clos Thou. Voici son lieu de naissance :


Je m'étais arrêté quelques minutes près des vignes du Clos Thou lors d'une escapade à Jurançon en 2010, histoire de prendre quelques photos paysagères. Entre autres des terrasses qui dominent la Chapelle de Rousse.  Allez, je suis sympa : je vous fais un petit zoom car ça vaut le coup d'oeil !


À l'époque, je vivais dans l'ignorance, ne sachant pas que le Clos Thou avait des rapports qualité/prix incroyables. Sinon, je m'y serais arrêté plus longuement…



L'assemblage de la cuvée Guilhouret est le suivant : 

50 % Gros Manseng, 
30 % Petit Courbu et Camarelet (certainement complantés)
20 % Petit Manseng. 

Si le Manseng, qu'il soit gros ou petit, est classique en Jurançon, les deux autres cépages le sont moins. Commençons par un illustre inconnu...


Camarelet (de Lasseube) : cépage rarissime, puisqu'il n'y en aurait officiellement plus que 1 ha en France !!!  Il est malgré tout dans liste des cépages autorisés de l'appellation Jurançon (parce que j'imagine qu'il y en des pieds ici et là dans les vignes et qu'il serait dommage de ne pas les vendanger). Il est bourré de qualités, particulièrement aromatiques, mais il a un "petit" défaut : il ne produit apparemment que des fleurs femelles rendant la reproduction difficile (beaucoup de coulure). À force de perdre des récoltes, les vignerons ont donc fini par l'abandonner.

(bibi)

Petit courbu : même s'il ne dépasse que rarement les 30 % dans les assemblages, le Petit Courbu est beaucoup plus présent dans les assemblages des Jurançon, et plus encore dans les Pacherenc de Vic Bilh et les Côtes de Saint-Mont. Lui, son défaut est d'avoir des baies très serrées les unes contre les autres (même si ma photo ne le montre pas...).Aussi, lorsqu'une baie est touchée par la pourriture grise, elle a tendance à contaminer rapidement ses voisines. C'est pour cela qu'il est avant tout réservé aux assemblages des vins blancs secs à qui il apporte de la finesse tout en étant moins acide que les deux Manseng.

Le Petit Courbu est ce que les ampélographes appellent un cépage "primitif", ce qui veut dire qu'il est très proche des variétés de vignes poussant à l'état sauvage (en l'occurrence, les lambrusques pyrénéennes).


Le terme Manseng peut être considéré comme un "titre de noblesse", puisque cela viendrait de Manse, la maison du maître, par opposition à Bordalès, la maison du métayer. Contrairement à qui a pu être écrit, ces cépages blancs ne descendraient pas Manseng Noir qui fait partie de la famille du Tannat. Il existe par contre des mutation génétiques du Gros Manseng (GM) : le GM Meunier, le GM à queue rouge, le GM à feuilles brillantes...

Gros Manseng : la vedette locale n'a que des qualités, y compris de faire des rendements plus élevés que ses petits camarades. Il ne supporte pas trop la pourriture. Il est donc le cépage majoritaire des blancs secs du secteur à qui il apporte des arômes de fruits exotiques et d'agrumes. Son acidité importante, même lorsqu'il est bien mûr, permet d'avoir des vins toujours bien équilibrés.

(bibi)

Petit Manseng : ses grappes et ses baies sont plus petites que celles du Gros Manseng. Ses rendements sont plus faibles. Sa peau est beaucoup plus épaisse et résistante au botrytis. C'est donc par passerillage  que les raisins se concentrent pour donner des liquoreux exceptionnels.

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    Les terrasses en amphithéâtre au dessous de la maison blanche appartiennent à Marc et Olivier LABAT , le domaine est le CHATEAU DE ROUSSE. Il n'y a pas de vigne du domaine LARREDYA sur la photo.

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  2. Ah ben zut, alors. J'ai fait le tour des vignobles avec Jean-Bernard Larrieu. Et je croyais me rappeler que c'était Camin Larredya. J'ai corrigé. Merci !

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