lundi 16 mars 2015

Soirée étonnante au château d'Avanton


Vendredi dernier, c'était un peu un retour aux sources de Vins étonnants. Une époque où Eric R. traversait la France pour faire découvrir ses vins à des groupes d'amateurs. Vendredi dernier, donc, je marchais sur les traces de mon boss, puisqu'il est déjà venu à ce même château d'Avanton, et a rencontré une partie des gens présents ce soir-là.

Nous sommes à quelques kilomètres au nord de Poitiers. Donc pas trop éloigné de notre entrepôt. Il faut un peu moins de deux heures de route. Je dormirai sur place, tout de même.


En tout, une trentaine de personnes qui ont toutes montré un fort intérêt à la chose vinique. Il y a eu beaucoup de questions et d'échanges, sur les vinifications, les cépages, les soins apportés à la vigne...


Au programme, une bulle, deux blancs secs, quatre rouges et un liquoreux.

La bulle, c'est le Montagnieu Brut de la cave Peillot. Je l'ai choisi, car c'est un assemblage peu courant de Chardonnay, d'Altesse et de Mondeuse noire. L'occasion de parler de ces cépages et de cette appellation peu connue. Il a diversement plu : trop sec pour certains, sûrement habitués à des Champagnes bien dosés.

Histoire de mieux connaître le cépage Altesse, je l'ai aussi amené en monocépage, avec la très belle Roussette du même producteur. Franck Peillot assemble des vendanges juste mûres et très mûres, ce qui donne un vin riche et en même temps très frais. Beaucoup sont conquis par cette rareté.

Mais le blanc qui remporte tous les suffrages est le Cour Cheverny François 1er du domaine des Huards. Encore à base d'un cépage rare, le Romorantin (vieilles vignes de 80 ans). J'ai expliqué que les analyses ADN avaient montré qu'il avait les mêmes parents que le Chardonnay, le Gamay ou le Melon de Bourgogne, à savoir le Pinot noir et le Gouais blanc.


Nous sommes ensuite passés aux vins rouges, en commençant par le Chat fou d'Eric Texier. Il présente la particularité d'avoir dans son assemblage 10 % de Roussanne et 10 % de Marsanne  (l'occasion de rappeler que c'est une tradition rhodanienne qui se retrouve en appellations Hermitage et Côte Rôtie - avec du Viognier  pour cette dernière). La couleur est très claire, le nez explosif et floral/fruité. Il séduit tout le monde par son charme facile. Résultat : il est en rupture provisoire sur notre site...

Puis nous avons poursuivi avec un de mes coups de coeur récents : la cuvée Roboul du domaine Danjou-Bannessy. Un vin à majorité Mourvèdre (+ Grenache) d'une finesse et d'une fraîcheur impressionnantes pour un Roussillon. Ne seraient-ce les épices et la garrigue, on se croirait presque en Bourgogne. Les avis ont été partagés. Certains ont préféré celui-ci car il a plus de caractère que Chat fou. Alors que d'autres avaient tellement aimé Chat que celui-là, forcément, était moins bien.



Nous avons ensuite dégusté le Seibel. L'occasion de parler du phylloxéra et des deux méthodes alors adoptées pour  lutter contre les ravages de ce maudit pou térébrant. Soit le porte-greffe issu de vigne américaine (adopté aujourd'hui sur 99,99 % des vignes), soit une hybridation entre vigne française et américaine. Le Seibel est le résultat d'une de ces hybridations. Mais comme toutes les autres, il fut vite abandonné, et il n'en  reste plus que quelques pieds en France. Et lorsque l'on goûte ce très beau vin, aux notes de pivoine et de framboise, à la bouche mûre, juteuse et fraîche, on se dit qu'ils ont fait une belle c...ie en l'abandonnant...

En servant comme dernier rouge un Myosotis Arvensis de Naudin-Ferrand, je savais que j'allais faire mon petit effet. L'astuce, c'est de l'ouvrir le matin pour le soir, histoire qu'il s'aère tout en douceur. Et alors, on a nez proprement magique, digne des meilleurs parfumeurs. Et une bouche très fine, soyeuse, et en même temps très intense. Une de ces baffes qui vous procure un plaisir sans pareil. Tout le monde a adoré. Certains n'imaginaient même pas que ça puisse exister. Magique, on vous dit.



En dessert, crème anglaise et broyé du Poitou maison. Avec un Palais d'Or de Bouillerot. Si  l'appellation Côtes de Saint-Macaire est totalement inconnue, le résultat, lui, est plus classique. Cela ressemble beaucoup à un Sauternes... mais c'est moins cher (et meilleur que beaucoup !). On en a moins causé, car la fatigue commençait à venir (1h du mat'...) et les palais à saturer. 


Promis, on reviendra, car ce fut super sympa !...


Et merci pour la jolie chambre !





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