La vie est cruelle. Quelques heures après avoir écrit mon topo sur les différences entres les vins provenant de terroirs de schistes et ceux provenant de terroirs argilo-calcaires, voilà que je tombe sur un vin qui semblerait plutôt "schiste" alors qu'il est "argilo-calcaire". Bon, ceci dit, on trouve ce genre de vins fins et aériens sur Chambolle-Musigny ou sur le plateau calcaire de Saint-Emilion. Cette cuvée Roboul du domaine Danjou-Banessy* n'est donc pas une exception unique ;-)
Par contre, obtenir cela avec du Mourvèdre dans le Roussillon sans avoir une once de végétal relève quasiment de la sorcellerie...
La robe est grenat très translucide : on se croirait vraiment en Bourgogne (ou dans un domaine célèbre de Châteauneuf du Pape ...).
Le nez est raccord, délicat, aérien, subtil, sur la rose fanée, la quetsche, les fruits rouges confits, rafraîchis par des notes "résineuses" : ciste, eucalyptus.
La bouche est ample, douce, aussi aérienne et délicate que le nez, limite irréelle, dynamisée par cette fraîcheur "résineuse" qui étire le vin jusqu'en finale.
Arrive alors une fine mâche épicée, très marquée garrigue, qui nous rappelle tout de même le terroir argilo-calcaire où poussent les vignes.
Soulignons qu'à l'instar du Châteauneuf du Pape que je n'ai pas nommé ou d'un Chambolle-Musigny, la légèreté n'est qu'un paravent derrière lequel se cachent en loucedé puissance et expressivité. Ce vin n'est pas éphémère au palais, il vous marque l'esprit au fer rouge.
La bonne nouvelle, c'est que cette entrée de gamme du domaine est bôôôcoup moins chère que les vins auquel je l'ai comparée (bon, on est pas tout à fait au même niveau non plus, quoi que...). A 14 €, on n'est plus vraiment dans le p'tit vin pas cher, mais c'est tout de même un très bon rapport qualité/prix.
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* Ce domaine est clairement notre grand coup de coeur de notre dernier voyage à Montpellier, même s'il y eut d'autres, comme le Roc des Anges que nous avons aussi fait rentrer.
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