mercredi 14 février 2018

Strangers in the site




Nous continuons à tester de nouveaux vins étrangers avec des bonheurs plus ou moins grands. Les trois vins du jour sont produits par des pionniers du bio dans leurs régions respectives : Greg Powers dans l'état de Washington et Paul Boutinot en Afrique du Sud. 

Celilo Falls est une série de cascades au long de la Columbia river. Ce fleuve sépare les états de l'Oregon et de Washington. Le Riesling provient du nord de la rivière (et a donc l'appellation Columbia valley) tandis que le Pinot noir provient du sud (d'où l'appellation Oregon). Dans les deux cas, nous sommes sur des sols basaltiques, la région étant l'une des plus volcaniques des USA (dernière éruption en Oregon en 1980, 21 éruptions entre 1843 et 1860... et pas mal d'autres les 2000 dernières années). 



La robe est jaune pâle, brillante. 

Le nez est bien expressif, sur la pêche au sirop, l'ananas et la fleur d'oranger.

La bouche allie ampleur et tension, avec une matière bien mûre, charnue/charnelle, au toucher moelleux, soulignée – et équilibrée – par une noble amertume. 

Cette dernière se renforce en finale et apporte une belle allonge, contrebalançant les 6.5 g/l de sucres résiduels. Le tout se prolonge sur de fines notes salines.

Il devrait plaire à ceux qui aiment l'aromatique exotique du Riesling tout en craignant son acidité vive. Ce vin a de la tension, mais vraiment rien d'agressif. 



La robe est grenat sombre, mais bien translucide. 

Le nez, après 30 mn d'aération, est fin, profond, mêlant les notes de cerise rouge, de quetsche,  de fumée, de tabac blond et de terre humide. 

La bouche est ronde, sphérique, avec une matière soyeuse – nettement plus dense qu'elle n'y paraît –  qui vous tapisse sensuellement le palais. Il y a une juste tension, sans que jamais l'acidité ne passe au premier plan. Il est difficile d'imaginer que ce vin puisse être américain tant il est est loin des clichés véhiculés. L'équilibre est superbe, n'ayant rien à envier à nombre de vins bourguignons. 

La finale ne gâte rien : nette, fraîche, avec une fine mâche fruitée/épicée, se prolongeant sur un mix griotte/tabac/tubéreuse/terre fraîchement remuée qui vous ramène en Côte d'Or. Très beau.

PS : ces appréciations ont été faites sur un vin ouvert depuis deux heures à 15-16°C. Au bout de 48 h d'ouverture et à température plus élevée, il devient plus exubérant, à la limite de l'entêtant. 



La robe est rubis sombre translucide.

Le nez est des plus expressif, sur les fruits noirs, le lard fumé, le poivre et un pétale de violette.

La bouche est ronde, fraîche, fruitée, avec une chair dense et veloutée et le poivre qui monte progressivement en puissance. 

Celui-ci dispute la vedette au lard fumé et aux épices dans une finale franche, à la mâche gourmande, savoureuse, pas prise de tête. La Syrah comme on aime. 




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