À l'instar de Gilles Berlioz qui a changé l'étiquette de ses Fripons, les Mondon & Demeure ont changé celle de leur cuvée Lie (mais aussi son nom, ce qui n'est pas plus mal).
Déjà, lie, ce n'est pas forcément attirant. La lie, c'est l'amoncellement des cadavres de levures en décomposition. Brrr... quand on y pense. Et puis l'expression "lie de l'humanité" – entendez ce qui se fait de pire dans la race humaine – n'arrange pas les choses.
La bonne nouvelle, c'est que ce vin n'est en fait pas à base de lie (oufffff... entends-je) mais de bourbes. Je vous l'accorde, on ne gagne pas beaucoup en poésie. Mais ça n'a rien à voir. Ici, pas de cadavres en décomposition. Lorsque vous pressez le raisin, vous obtenez du jus que vous laissez se dé-bourber à froid dans une cuve afin qu'il s'éclaircisse (comme les jus de pomme ou d'orange pas filtrés, avec la pulpe qui est tombé au fond). Un peu comme on sépare le bon grain de l'ivraie. En général, le vigneron ne garde pas ses bourbes car il déjà suffisamment de travail comme cela. Elles partent donc à la distillerie, comme souvent les rafles et le marc.
Les Mondon & Demeure, gardent celles de leur cuvées de Viognier (Alderbertus et Diana). Et les laissent se décanter. Et se décanter encore. D'abord en cuve, puis en barrique. Ils obtiennent un vin moelleux à la matière sensuelle qui évoque la soie.
Cette superbe cuvée ne peut décemment pas s'appeler lie. Ou bourbe. Pourquoi pas l'ivraie à soie ?
Allez, top là !
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