mercredi 5 décembre 2012

Les dix vins cochons, peut-être même onze ou douze...


Samedi dernier avait lieu à Chateldon la 9ème édition des 10 vins cochons regroupant une vingtaine de producteurs de vins "nature". Choix paradoxal que celui de Chalteldon puisque ce village est avant tout réputé pour son eau gazeuse, présente sur toutes les grandes tables gastronomiques du monde.

On pouvait d'ailleurs boire celle-ci à chaque stand, histoire de se remettre les papilles en place avant d'attaquer le suivant.


Je suis arrivé le matin à 10 h. C'était alors le grand calme ... et le grand froid. Il ne faisait vraiment pas chaud sous la "yourte" et les vins rouges ont eu du mal à se goûter durant les premières heures (les blancs, ça allait mieux : il suffisait de le réchauffer avec les mains  deux minutes).

L'avantage, c'est qu'il n'y avait alors pas grand monde. Les stands étaient alors facilement accessibles (et les vignerons aussi). 1h30 plus tard, c'était limite cohue, et il fallait presque se battre pour avoir un verre !


Là, c'est François Dhumes dont nous allons rentrer progressivement les vins sur notre site. Pour démarrer, ce sera la cuvée Minette, un Gamay d'Auvergne éraflé puis macéré  longuement (8 semaine). Puis éleve en barriques. Le vin n'en sort pas durci. Au contraire, il y a de la gourmandise et du fruit même si la matière est dense. Du joli travail ! J'ai pu aussi goûter un pet'nat' 2012 dégorgé en primeur pour le salon. Magnifique ... mais pas dispo avant le printemps prochain :o(


Juste à côté, il y avait un producteur dont j'avais beaucoup entendu parler (et bu seulement une fois l'un de ses vins) : Thierry Renard. Non seulement l'homme est très sympa, mais ses cuvées sont pour le moins incroyables et méritent bien d'être classées comme OVNI sur Vins Etonnants. Son chardonnay Renard des Côtes fait penser au Delphine de Margon de l'Arjolle (également du Chardonnay surmûri en oxydatif) en plus délicat et plus kaléïdoscopique (il n'arrête pas de changer de "spectre" lorsque vous l'avez en bouche !).

Quant à son Crapaud noir 100 % Gamay (bientôt de retour), il est tout bonnement incroyable : un nez sur le pruneau, la liqueur de fruits noirs, le cacao... et une bouche douce, harmonieuse, sans sucres résiduels mais des épices en pagaille. Le Gamay le plus dingue que j'ai pu boire !


En parlant de dingue, Nicolas Vauthier n'est pas mal dans son genre : fondateur d'un célèbre bar à vins de Troyes - les crieurs de vins - il est devenu le Cyril Alonso de l'Auxerrois. Négociant-vinificateur-éleveur, il choisit des lots chez des vignerons bio du secteur et les fait siens. Comme Cyril, il aime la provoc : ça marche bien pour se faire connaître. Certaines de ses étiquettes ont d'ailleurs semé le trouble à la très classique Société des Alcools du Québec


Faire le marrant, c'est une chose. Faire des bons vins en est une autre. Ouf, ça va. Lui sait faire les deux. Que ce soit son Aligoté, son Petit Chablis, son 4 z'amis ou son Irancy, tout est vraiment très bien. 


Autre belle rencontre que celle avec Pierre Beauger : difficile de dire si ce sont les vins ou le bonhomme qui sont le plus intéressants tant la barre est placée haute. J'ai vraiment flashé sur Jauni Rotten. Non, il n'y avait pas de concert des Sex Pistols à Chateldon. C'est le nom de sa dernière cuvée 100 % Sauvignon. Je croyais avoir bu pas mal de choses dans ma vie, mais un Sauvignon d'une telle sensualité, je ne l'avais jamais rencontré.

Il y a d'autres belles choses comme le Muscat d'Antoine Arena, éclatant de fraîcheur ou les blancs de René Mosse et de Giles Azzoni. Les rouges, ça a été souvent plus dur de les apprécier pour les raisons évoquées plus haut.


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