
Il est probablement l'un des plus vieux cépages français avec le Cabernet Franc, puisqu'il existerait depuis l'occupation romaine, sous le nom d'
allobrogica. Non seulement sa descendance est impressionnante, mais il a également muté, donnant naissance au pinot blanc et au pinot gris.
En France, le
pinot noir est utilisé plus ou moins dans les mêmes zones que le chardonnay : on le trouve en Champagne, en Alsace (pour le rosé, le rouge et le crémant), en Loire (Sancerre,
Menetou, Cheverny),ans le Jura et à Limoux. À l'étranger, il est très présent en Allemagne, en
Suisse, en Nouvelle-Zélande et aux Etats-Unis (Oregon plutôt que Californie, car le climat lui est plus favorable).
Même si les grappes produites sont de petites tailles, ce cépage est assez vigoureux et exige une bonne régulation
pour ne pas être dilué. D'autant que si ses grains contiennent des quantités importantes de polyphénol, la matière
colorante est difficile à extraire. Le pinot noir s'épanouit sur les coteaux argilo-calcaire et apprécie le climat
continental (froid en hiver, chaud en été).
Arômes : cassis, cerise (noyau), épices, fraise, framboise, griotte, groseille, humus, mûre, notes animales, oeillet,
pivoine, poivre, prune, ronce, rose (parfois fanée), terre mouillée, truffe (en vieillissant).
Selon sa vinification (par ex. entre un Champagne Blanc de Noirs et un Chambertin), la robe et la structure peuvent
être très différentes. L'on part de l'or rose jusqu'au pourpre sombre. Mais d'une façon générale, les tannins sont fins,
soyeux, avec une acidité présente mais discrète, et une finale plus ou moins « mâchue » selon les terroirs.
Version bulle
Beaucoup l'ignorent, mais un une majorité des champagnes est produite avec des raisins noirs : le
pinot noir et le
pinot meunier. Le second est une variation génétique du premier. Il se distingue visuellement par un fin duvet blanc recouvrant le feuillage, comme si de la farine était saupoudrée dessus (d'où
meunier). Alors que les champagnes à base de pinot noir ont une grande réputation, ceux à base de pinot meunier sont souvent dédaignés. Aujourd'hui, certains viticulteurs essaient de faire changer les choses en lui donnant ses lettres de nobles, comme
Jérôme Prévost avec les Béguines ou
Benoît Tarlant avec la
Vigne d'or (un 100 % meunier, superbe !). Il est aussi possible de faire du
rosée de saignée à partir de meunier, comme le fait Laherte (hélas, plus disponible pour l'instant).
Il est intéressant de déguster des 100 % pinot noir afin de se rendre compte de ce qu'il apporte à un champagne. C'est le cas de la
Vigne Beugneux de Moutard.Avec 90 % de pinot noir comme le
Grand Cru Mailly de Francis Boulard (et fille), ça marche aussi. D'autant que c'est vraiment la classe au-dessus : nous sommes vraiment là sur un champagne gastronomique qui accompagnera à merveille terrine de foie gras, volaille truffée, Chaource...
Pour les budgets serrés, vous pouvez tenter le
Pinot noir 2006 de Denois, élevé sur lattes durant 6 ans, qui n'a rien à envier à de nombreux champagnes.
Rouge "classique"

Il est peu de dire que l'Allobrogica a essaimé depuis la Bourgogne, avec des résultats pour le moins variés. Déjà dans la Champagne sus-nommée, où l'on trouve les Bouzy. En
Alsace, où ils ont été longtemps dilués et sans intérêt. Depuis quelques temps, certains vignerons font de très jolies choses avec ce cépage, comme Laurent Barth, que ce soit dans
sa simple cuvée, ou dans la très belle
cuvée M (comme Marckrain, le grand cru qu'il n'a pas le droit de nommer, car ce cépage n'est pas considéré comme noble. Tssss...). Et puis il y a la
version grande classe signée Zind Humbrecht.
Version douce