Lorsque nous l'avions dégusté à Haut les vins en juin dernier, nous avions apprécié ce Chat fou – comme tout le reste de la gamme d'Eric Texier, d'ailleurs – mais je voulais le redéguster à "palais reposé" pour voir si mes sensations étaient les mêmes.
S'il est rentré dans les mœurs de voir le Viognier associé à la Syrah en Côte Rôtie, il est moins classique de voir de la Marsanne et de la Roussanne en Côtes du Rhône rouge. L'assemblage de ce vin est donc plutôt hors norme. Jugez plutôt : 50% Grenache noir, 15% Carignan, 15% Cinsault, 10% Marsanne et 10% Roussanne. Nous sommes sur des extractions très douces, sans pour autant tomber dans un côté "carbo" qui ferait passer ce vin pour un Beaujolais. S'il y avait un rapprochement à faire avec une autre région, ce serait plutôt la Bourgogne, tant ce vin est frais, digeste et fruité (12.8 % d'alcool, ce qui est rare dans la région, surtout avec 50 % de Grenache).
La robe est translucide, d'une couleur rubis.
Le nez est fin, fruité, sur la cerise, la groseille, la terre fraîchement retournée, le poivre, avec une touche de lard fumé.
La bouche est ronde, éclatante de fraîcheur, avec des tanins d'une finesse arachnéenne et un fruit pur, complété d'une touche florale.
La finale salivante, légèrement épicée, donnant d'en boire de suite une autre lampée. C'est même tout le "danger" de ce vin : une buvabilité hors norme, surtout pour un vin du Rhône. Et ne comptez pas sur son prix pour vous décourager à l'acheter : tout comme le vin, il est d'une grande accessibilité (9.40 €).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire