À peine avons-nous reçu ce Ze Fitou que nous en avons ouvert une. Mais non, ce n'est pas de la gloutonnerie. C'est du professionnalisme. Il faut bien que nous puissions dire à nos clients ce qui fait la spécificité de cette bouteille. D'après la fiche technique du domaine, pas hyper précise, il y a une dominante Mourvèdre et Carignan, complété par un peu de Grenache. Le tout provient du superbe plateau calcaire qui surplombe l'étang de Leucate (et la mer, pas très loin). L'idée de Mireille et Pierre Mann était de produire un vin d'une grande buvabilité. Bon, j'ai l'impression que c'est ce qu'ils font depuis plusieurs années déjà, que ce soit avec Oufti ou R.A.S. Mais c'est vrai qu'une bonne proportion de Mourvèdre peut encore apporter plus de fraîcheur. Bon, allez, goûtons...
La robe est grenat sombre translucide aux reflets violacés.
Le nez fin et intense mêle des saveurs fruitées – cerise noire, sureau – et minérales – pierre à fusil, craie humide, avec une petite touche lactique (celle-disparaît à l'aération, laissant place aux fruits mûrs).
La bouche est ample, aérienne, avec une matière élégante qui vous caresse le palais, ce qui n'exclut pas une grande tension et des saveurs minérales en arrière-plan (l'impression de sucer un caillou légèrement salé). Avec l'aération, le vin gagne en chair et en densité, tout en restant d'une grande douceur tactile).
La finale fraîche, saline et minérale, toute aussi tendue, poursuit sur la lancée. Le fruit n'en est pas exclu, ce qui évite de tomber dans le jansénisme gustatif. Un vin qui devrait plaire autant aux intellos qu'aux jouisseurs (et je ne vous raconte pas la révélation que ça va être pour les intellos jouisseurs).
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