Jusqu'à maintenant, nous n'avions pas référencé le Baux de Provence rosé du Mas de Gourgonnier. C'était une erreur, car il s'écarte totalement du rosé classique que les amateurs ont souvent bien raison de boycotter. Sans être aussi barré que le Tuilé de Saint-Jeannet, on est tout de même dans l'OVNI cher à Vins étonnants. Peut-être est-ce dû à son assemblage qui sort de l'ordinaire (Grenache, Syrah, Cinsault, Carignan, Mourvèdre et Cabernet Sauvignon) ? Peut-être à sa vinification (saignée légère) ? Ou à son élevage en vieux foudres ? En tout cas, voilà un vin qui vous fera aimer (enfin !) le rosé.
La robe est "oeil de perdrix" (ou "grise", comme on dit des vins marocains).
Le nez est frais et expressif, sur des notes de pomelo rose, de sucre d'orge, de fleur séchée et d'épices.
La bouche est longiligne, tendue, avec une acidité totalement enrobée par une matière dense, vineuse, dotée d'un étonnant gras qui vous tapisse le palais. L'aromatique petits fruits rouges/minérale/ fumée m'évoque un blanc de noir champenois qui aurait perdu ses bulles.
La finale prolonge les sensations sans la moindre rupture : on retrouve la tension, le gras, l'aromatique. Puis apparaissent de beaux et toniques amers (écorce d'agrume) qui vous refont le palais en une fraction de seconde et donnent envie de se resservir immédiatement.
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