Nous les attendions avec une certains impatience, car nous avions eu l'occasion de les déguster avant leur mise en bouteille : voici les Chardonnay 2015 "négoce" de Jean-François Ganevat. À ceux qui pourrait faire la moue en lisant "négoce", je dirais que :
- les raisins ont été achetés chez des vignerons reconnus. Ils sont issus de vignes âgées de 30 à 80 ans situées sur de grands terroirs jurassiens.
- contrairement aux rouges "négoce", nous ne sommes pas sur des mélanges improbables de divers cépages provenant de plusieurs régions. Tous les vins sont 100 % Chardonnay et sont en AOP Côtes du Jura.
- même si les différentes sont sans sulfites ajoutés – comme toutes les cuvées "domaine" de JF Ganevat – elles n'ont pas un profil "nature" si ce n'est un peu de gaz carbonique. Il n'est pas franchement dérangeant, même si c'est meilleur sans, et s'élimine facilement.
- elles ont été élevées 30 mois sur lies fines – en barriques ou en cuve bois – ce qui n'est pas des plus courants dans le Jura... hormis chez Ganevat !
- les étiquettes sont celles du père d'Anne et Jean-François : classiques ... mais faciles à poser sur une table ;-)
- les étiquettes sont celles du père d'Anne et Jean-François : classiques ... mais faciles à poser sur une table ;-)
Je savais qu'il y avait un joli niveau ... mais j'ai eu un vrai choc à la dégustation ! Précisons que j'ai viré l'essentiel du gaz à l'ouverture, mais ça m'a pris 5 mn, pas 3 heures comme parfois.
La robe est jaune paille, brillante.
Le nez est expressif, sur les fruits blancs mûrs légèrement beurrés et relevés de zeste d'agrume (mandarine plus que citron). Et un côté frais, crayeux.
La bouche est longiligne, tendue par une acidité traçante, inflexible qui se prolonge au-delà même de la finale. Elle est enrobée par une matière ronde, charnue, dominée par la pomme fraîche et la pulpe de citron.
La finale est tonique, dans un noble registre Triple A (Acidité, Amertume et Astringence) mêlant le coing, l'écorce de pomelo et la craie. C'est cette dernière, légèrement citronnée qui finit par l'emporter.
La robe est jaune paille, brillante.
Le nez est plutôt discret, dans un style réduit bourguignon (beurre/grillé/agrume confit). Avec l'aération, on part sur la pêche blanche, la pomme chaude et le yuzu.
La bouche est ronde, très ample, déployant une matière dense et mûre, fraîche, qui vous emplit tout le palais. Elle dégage une grande fraîcheur sans qu'il y ait besoin de la moindre acidité qui saille. L'équilibre général est superbe, dégageant une rare harmonie.
La finale est intense, avec une amertume coing/pomelo/quinquina qui rappelle le chenin et une mâche tannique qui vous emmène à Corton-Charlemagne. Superbe.
La robe est or pâle, brillante.
Le nez est assez cochedurien, sur le sésame grillé, le pétard et la poire mûre.
La bouche est élancée, avec une matière mûre, dense, au toucher moelleux, équilibrée par une fraîcheur revigorante. L'ensemble est aérien, digeste et classieux.
La finale est raccord, très finement mâchue, avec une dominante du citron confit/beurré (=lemon curd) puis une rétro saline/crayeuse. Superbe bis.
La robe est jaune paille, brillante.
Le nez est très expressif, sur les fruits blancs et jaunes bien mûrs, le beurre noisette et les épices. Et puis la craie humide qui équilibre.
La bouche est ample, aérienne, enveloppante, qui vous envahit le palais et l'âme d'une matière mûre, gourmande, légèrement crayeuse et citronnée. L'ensemble allie classe et harmonie.
La finale est très expressive, avec du citron confit, de la craie, de la chair de pomelo. Purement jouissif !
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