jeudi 5 mars 2020

Fruit de Jonc Blanc 2018 : le monstre gentil


J'avais employé il y a quelques années cette expression pour Oh Yeah, un Cabernet franc sans soufre de l'Enclos de la croix : d'un côté, il envoyait vraiment du pâté  gloubi-boulga, de l'autre, il était d'une grande douceur tactile, sans la moindre agressivité papillaire. On est ici dans un cas de figure proche : ce Fruit 2018 du Jonc Blanc est puissant et impactant, tout en étant gourmand, charmeur, et assez irrésistible. Comme le Casimir de notre enfance, quoi ;-)

La robe est grenat/violacé très sombre, à peine translucide.

Le nez est bombesque, sur les fruits noirs confits, l'encre, la suie et le cacao en poudre, avec une petite pointe mentholée/résineuse qui apporte de la fraîcheur. On pourrait partir alors sur une origine beaucoup plus sudiste, voire étrangère (Italie, Espagne). 

La bouche est sphérique, très ample, emplissant généreusement le palais d'une matière dense et veloutée aux tanins présents mais déjà  bien fondus. Par ailleurs, la tension apportée par le cabernet-sauvignon évite toute mollesse.  On retrouve l'intensité aromatique du nez, autant sur le fruit que les notes fumées. Facile d'imaginer l'accord parfait avec une viande bien épaisse qui a grillé tranquillement sur des sarments dont elle s'est imprégnée. 

La finale possède une fine mâche crayeuse rappelant le terroir calcaire du  Jonc Blanc, mêlant le cassis frais au cacao et au menthol, avec une persistance sur les épices et la craie.

Bref, on est assez loin d'un vin glouglou à boire pour lui-même. Par contre, avec une cuisine du Sud-Ouest dont il est issu – confit, cassoulet, piperade –  vous devriez vous régaler. Et ce, à prix raisonnable (9.95 €).


Z'avez vu la couleur ? 


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