vendredi 25 janvier 2013

Carignan blanc d'Emile et Rose : trois vins dans une seule bouteille !


Encore un vin d'Emile et rose ? Ils vous ont versé une p'tite enveloppe, Marcel et Caroline ? Non, non. Ils nous ont juste joint une caisse d'échantillons à leur dernière livraison. Et comme Eric R. m'a confié la mission de les déguster, je m'y colle et je vous en parle. Je suis plutôt chanceux, sur le coup, car ils sont tous bons (hâte de goûter l'Aramon, en parlant de ça. Pourquoi pas en parallèle avec celui de Benoît Braujou ? ce serait intéressant).

Contrairement aux autres cuvées, je connais plutôt bien ce Carignan Blanc. J'en ai bu à plusieurs reprises depuis 5 ans, et à chaque fois, je l'aime beaucoup. Le 2010  allait-il réussir à me séduire ?



Premier soir : ouverture

Je m'en verse un verre : déjà au nez, ça me semble réduit. C'est pas super engageant. Et en bouche, ce n'est pas vraiment en place. Bon, on va le laisser s'aérer...

Deuxième soir (24 h plus tard)

Ouf, ça va mieux. Le nez n'est plus réduit. Il s'exprime sur des notes de citron confit mais aussi "minérales" : pierre mouillée, coquille d'huître. 

La bouche a gagné en harmonie : sphérique et tendue à la fois, avec une matière dense, riche, étonnamment charnue pour un vin blanc, et une finale saline/caillouteuse en finale, doublée d'une noble amertume.

Un vin avec un sacré caractère, même s'il est tout de même plus civilisé que le Bourboulenc de Nega Saumas.

Troisième soir (48h plus tard)

Le nez comme la bouche se sont métamorphosés

Le premier a gagné en fruit(s), qu'ils soient blancs (poire) ou jaune (pêche) et en expressivité.

Quant la bouche, elle a perdu en richesse pour gagner en tension et en minéralité, entre "eau de roche" et "jus de caillou",  avec une fraîcheur et une digestibilité qu'il n'y avait pas la veille. À l'aveugle, je serais capable de partir sur un beau Chablis. Pas mal pour un cépage déprécié dans sa région d'adoption (et non d'origine : le Carignan est espagnol, au départ).

Bref, nous vous offrons 3 vins dans une seule bouteille !

1. si vous êtes nostalgique des bars à vin ou des Off's "Nature" où l'on vous sert des vins réduits en vous expliquant que "non, il n'est pas réduit, c'est le terroir" (vécu !) buvez-le dès l'ouverture.

2. si vous aimez les vins du Sud riches et expressifs, attendez patiemment 24 h en enlevant l'équivalent d'un verre dans la bouteille.

3. si vous aimez les vins tendus et minéraux, patientez 24 h de plus.


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