D'aucuns d'entre vous ont remarqué que mes écrits étaient transparents : lorsque je m'enthousiasme pour un vin, cela se sent. Lorsque je l'apprécie modérément, cela se sent aussi. Ici, les choses vont être claires : j'ai beaucoup aimé ce Brézème de Texier. Je n'irai pas jusqu'à dire que je l'ai adoré, car ce serait tout simplement exagéré, mais p... c'est vraiment bon, et correspond parfaitement à ce que j'attends aujourd'hui d'un vin : finesse, élégance, complexité.
Brézême est un vignoble minuscule de 22 ha en production de la zone septentrionale des Côtes du Rhône, entre la zone septentrionale et méridionale en fait, à Livron sur Drôme (15km au sud de Valence). Ce vignoble avait une grande notoriété au 18ème et 19ème siècle avant l’arrivée du phylloxéra et qui présente des similitudes avec le terroir de l’Hermitage situé 30 km plus au Nord. Après la dévastation du terrible insecte, les propriétés viticoles se tournèrent vers la culture fruitière qui perdure encore aujourd’hui.
L'encépagement est celui du Rhône Nord : Syrah pour les rouges, Roussanne pour les blancs.
La robe est rubis sombre, translucide.
Dès l'ouverture, le nez est charmeur, évoquant plus un parfum qu'un vin : fleurs (pivoine, violette), fruits (liqueur de framboise), animal (lard fumé) , épices (poivre blanc, cacao...)
La bouche est pure et élancée, avec une matière fine et soyeuse, et une trame arachnéenne tenant délicatement – mais fermement – l'ensemble. Tel un beau Bourgogne, ce vin est très aérien tout en étant d'une belle intensité.
La finale est persistante, avec une mâche gourmande, dominée par les notes fumées et poivrées, une belle fraîcheur, avec le cacao amer en ultime sensation
Le lendemain, le nez a gagné en profondeur, avec des notes fumées un peu plus marquées. Le toucher de bouche est encore plus subtil, et le vin a gagné en ampleur. La finale est plus intense, avec une mâche moins prononcée.
Une très jolie Syrah qui pourrait faire penser à une Côte Rôtie dans un millésime léger (genre 2008). A signaler qu'il existe une cuvée Brézème Vieilles Vignes que j'avais dégustée en février dernier à Montpellier : une tuerie absolue, qui pour le coup, enfoncerait pas mal de Côtes Rôties de grands millésimes (alors qu'elle ne coûte "que" 19.50 €.
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