Je vous avais parlé il y a un peu plus d'un an de l'Ivraie à soie que j'avais qualifié d'extra-ordinaire au sens originel, à savoir "qui sort de l'ordinaire". Mais Objet Vinique Non Identifiable lui irait très bien aussi. Il est en en effet issu des lies des différentes cuvées de Viognier du domaine Mondon-Demeure, longuement et patiemment décantées (alors qu'elles sont normalement vouées à la distillerie). Cela explique la couleur qui fait très "vin orange" alors qu'il n'y a pas eu de macération pelliculaire. Par contre, au nez comme en bouche, cela n'a strictement rien à voir : je le trouve beaucoup plus sexy.
L'idée de cette re-dégustation était de voir s'il avait évolué par rapport à l'année dernière, en bien ou en mal.
La robe "saumon qui se shoote à la grenadine" est inchangée.
Après une bonne aération – car il est réduit à l'ouverture – le nez est fin, limite vaporeux, sur la rose ancienne, la grenade, la framboise et l'abricot sec. Presque l'impression de sentir un grand parfum.
La bouche est sphérique, prenant progressivement de l'ampleur, avec une matière soyeuse et caressante, très sensuelle, avec ce qu'il faut de fraîcheur et de tension, sans qu'il n'y ait rien de saillant : tout est parfaitement enrobé, sans la moindre aspérité.
Elle se conclut sur une belle amertume finale, entre gentiane et épices, qui apporte du peps à l'ensemble.
Avec un fromage affiné (testé hier soir avec du parmesan 24 mois) c'est vraiment top. Mais on peut aussi l'imaginer un tajine, un filet mignon aux fruits secs... Ou seul, en vin de méditation. Quoi qu'il en soit, vous vivrez une expérience hors du commun.
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