Les vieux fans de Jeff Carrel se souviendront peut-être que l'eclectic winemaker
avait produit une cuvée LBV au début des années 2000. Une bonne
dizaine d'années plus tard, il applique à peu près la même recette : un
Sauvignon bien mûr élevé en fûts de chêne neuf de 300 litres durant 18
mois (d'où le Late Bottling Vintage). Et c'est incroyable; on retrouve
pile-poil les sensations que l'on avait pu avoir avec LBV ou
Saint-Genis... et qui a un air de famille avec l'Equinoxe de l'Arjolle. Ceux qui aiment ce dernier ne pourront qu'apprécier LBV. Ceux
qui le détestent.... vaut mieux qu'ils l'évitent ;-)
La robe est d'un or brillant. Le nez est riche, intense, sur le
citron confit, la verveine citronnelle, le pain grillé, le beurre
noisette, avec une petite pointe résineuse et une touche de vanille.
La bouche est raccord : riche, concentrée, baroque, avec une matière grasse et
très aromatique, mais aussi une grande fraîcheur citronnée qui équilibre
l'ensemble et apporte de la tension.
La finale puissante et tonique achève le boulot avec beaucoup de zèle
avec un très beau
duo amertume/astringence sur l'écorce de pamplemousse et des notes grillées/résineuses/épicées.
duo amertume/astringence sur l'écorce de pamplemousse et des notes grillées/résineuses/épicées.
On ne peut pas dire que ce LBV fasse dans la demi-mesure, mais c'est
pour cela qu'on l'adore (ou qu'on le déteste, voire qu'on adore le
détester... ou même qu'on se déteste de l'adorer). En tout cas, impossible de rester indifférent.
En terme de gastronomie, ce vin demandera un plat à la hauteur, sous peine d'écrabouiller ce dernier. En 2006, j'avais fait une recette pour accompagner le Saint-Genis de Carrel... achetée à Vins étonnants : une langouste au citron confit. Nul doute que ça conviendrait parfaitement. Mais un "simple" risotto aux agrumes confits ou un tajine irait très bien aussi.
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