lundi 24 août 2015

Boutonnière : une perle n'est pas forcément chère


Lorsque je suis allé en juillet dans le Forez, je suis allé à la belle boutique de Vin & Pic. Et j'ai dégusté de bon matin toute la gamme, des blancs secs aux liquoreux en passant par le rosé et les rouges. Beaucoup de vins m'ont plu, mais l'un de ceux qui m'ont le plus marqué est le Boutonnière. Ce n'était pas le plus puissant, loin de là, mais il avait une finesse émouvante, avec un nez floral qu'on ne se lasse pas d'humer et qui donne envie de plonger dans le verre (ce qui est évidemment impossible ... et donc frustrant).
Il est vrai que l'année 2014 a été particulièrement réussie dans le Forez (cf la très belle Volcanique de Verdier-Logel ... et un magnifique Poycelan qui ne devrait plus tarder à arriver). Boutonnière à un petit quelque chose en plus par rapport aux autres vins du secteur : il  ne comprend que 50 % de Gamay. L'autre moitié est composée de cépages hybrides divers et variés créés dans les années 20-30 et qui ont quasiment disparu aujourd'hui. Le très chaud mois de septembre leur a permis d'arriver à parfaite maturité, ce qui évite d'avoir les désagréables notes foxées qu'on a pu leur reprocher. Du coup, ce n'est vraiment que du bonheur.
La robe est rouge violacé sombre, mais translucide.

Le nez est d'abord réduit. Non pas qu'il pue vraiment, mais il n'est pas avenant alors qu'il était très séduisant dans mon souvenir. Dix-huit heures plus tard (bouteille épaulée et rebouchée), c'est vraiment autre chose : on est sur le floral, entre pivoine et violette, avec même une pointe de rose, la  cerise bigarreau, noyau inclus, et une touche poivrée.

La bouche est ronde, de belle ampleur, avec une matière douce et soyeuse aux tanins imperceptibles. Le fruit et les épices le sont, par contre. L'ensemble est d'une gourmandise assez irrésistible, tout en restant d'une grande sobriété.

La finale légèrement mâchue est dominée par le noyau et le poivre blanc, toujours dans un registre sobre et élégant.
Cette petite perle est à seulement 6,70 €. On est à la limite de l'indécence. Mais en même temps, on ne va pas s'en plaindre. Autant en profiter tant que ça dure...

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