lundi 26 octobre 2015

L'italie, du nord au sud


Mercredi dernier, une nouvelle session du "Club Vins Etonnants" avait lieu à La Cadole à Limoges. Cette fois autour des vins italiens, avec un menu inspiré de la cuisine transalpine. La production de ce pays est si variée que ce n'était forcément pas exhaustif. L'idée était de faire découvrir d'autres cépages, d'autres saveurs. Je crois que nous avons été servis.


Nous n'avons pour l'instant pas de méthodes traditionnelles provenant d'Italie. Je me suis donc rabattu sur un Moscato d'Asti de Bera pour démarrer le repas. Je m'étais dit qu'avec le sel du jambon cru, le sucre du vin (150 g/l, tout de même) passerait pas trop mal. Et ce fut le cas, même si ce n'était pas parfait. L'acidité et le gaz carbonique apportaient une belle fraîcheur, le rendant digeste, et la bouche alerte pour passer aux vins suivants. 


Le vin suivant venait de Sicile : Rami 2012 de COS est un vin orange (les peaux des raisins ont macéré une dizaine de jours avec le moût en fermentation). Sa couleur est plus intense qu'un blanc classique (orange!) mais surtout il a une structure tannique inattendue, ainsi qu'une grande puissance aromatique (sur les fruits secs, l'écorce d'agrumes et les épices). Même si ce vin est l'un des vins oranges les plus civilisés que j'ai pu boire, il a décontenancé pas mal de convives. Le risotto, avec sa crème au parmesan, l'a rendu beaucoup plus aimable et surtout, lui a donné du sens : c'est un vin de gastronomie et non d'apéro !


Pour le plat suivant – un osso buco, forcément – j'avais servi deux "vins de femme" en parallèle : le Frappato 2012 d'Ariana Occhipinti (Sicile) et le Teroldego 2012 d'Elisabetta Foradori (Dolomites). Le premier est tout en finesse, rappelant un Bourgogne dans son équilibre et sa texture, si ce n'est que des arômes de garrigue laissent imaginer un tout autre environnement des vignes. Le second est beaucoup plus concentré, puissant, avec une aromatique de fruits noirs et d'épices plus classique. En dégustation seule, le premier remporte les suffrages grâce à son élégance (1-0). Par contre, la sauce tomate du plat renforce son acidité et le rend un peu moins aimable. Alors qu'au contraire, le second vin gagne en rondeur et en gourmandise (1-1). Egalité ? Pas sûr : le Frappato a plus touché les cœurs et les esprits, je pense. 


Le dernier vin rouge venait de Toscane, et faisait une sorte de synthèse des deux précédents : l'acidité et la fraîcheur du premier vin (et des arômes de garrigue), la densité du second. Ce Chianti 2007 a malgré tout divisé l'assemblée, car nettement plus typé, ne ressemblant pas du tout aux vins rouges français. Cela demande donc une habituation progressive ;-) Le chèvre aux herbes lui a bien convenu. 


Les muffins aux amandes et abricots secs accompagnaient le Vin Santo 2007 de Sorelle Palazzi. Ce "vin de paille" a fait pour le coup l'unanimité. Il faut dire qu'il est absolument irrésistible, et que le dessert le rendait encore meilleur ! Voici ce que j'écrivais à son sujet il y a peu : "la robe est entre le cuivre en fusion et le vermeil. Le nez est foisonnant sur l'abricot sec, la datte, le pralin et le toffee. La bouche est ample, riche, d'une grande onctuosité, envahissant le palais par strates soyeuses successives. L'ensemble est toutefois équilibré, plutôt frais, ne tombant jamais dans le too much. La finale est longue et intense, entre marmelade d'abricot, écorces d'oranges confites et épices de Noël."

Un joli bouquet final à cette soirée instructive, loin des sentiers battus...

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