jeudi 1 octobre 2015

Repousser les limites...


Au fil des dégustations avec le club de Saint-Yrieix, je m'enhardis de plus en plus dans le choix et la succession des vins. Jusqu'à maintenant, l'audace a payé. Alors, diantre, osons oser ! Hier, j'ai poussé encore un peu plus loin la capsule en plaçant un cidre entre un Vin de France dépassant les 30 € et un Monbazillac au super rapport qualité/prix. Eh bien, ça s'est passé im-pec-cable !

Pour démarrer, forcément, une bulle. Au bout d'une vingtaine de dégustations, il devient dur d'en trouver une que les convives ne connaissent pas. Mais nous avons des ressources. J'ai proposé cette fois-ci l'Autre, un crémant du Jura du domaine Pignier.  Comme le Crémant de Rietsch, la prise de mousse se fait à l'automne suivant avec le moût en fermentation des raisins de la même parcelle. Comme il est riche en levure (très) actives, pas besoin d'en rajouter. Au moment du dégorgement, le crémant n'est ni dosé ni sulfité. Il est donc 100 % raisins (biodynamiques). Le nez est fin et charmeur, faisant penser à un blanc de la Côte de Beaune. La bouche est très fraîche (no dosage) avec une bulle très fine. La finale manque peut-être d'un peu de longueur, mais le plaisir est là !


Je n'aurais pas forcément penser à proposer Lo sang del Païs. Il se trouve que l'un des dégustateurs avait lu mon article sur le "Bruce willis de Marcillac" et m'a demandé de le faire goûter au club. Comme je ne suis pas un garçon contrariant, ainsi fut fait. Et tout le monde a beaucoup aimé ce vin qui réussit en 2014 à être très fin, sans tanin perceptible, tout en gardant un caractère bien marqué, paysan dans le plus beau sens du terme.  Il était servi ici avec un pâté en croûte. Mais on l'imagine volontiers avec un pot au feu ou une garbure.

Nous avons poursuivi avec Entre ciel et terre 2012 de David Reynaud. Il a tout d'un très beau Crozes-Hermitage ... sauf l'appellation et vinifié sans sulfites ajoutés. L'organisme de gestion lui a paraît-il trouvé des défauts. J'ai beau chercher. Je n'en vois pas. Ah si, la bouteille ne fait QUE 75 cl. 20 ou 30 cl de plus auraient été les bienvenus... Là aussi, il a beaucoup plu. Probablement le meilleur Vin de France jamais bu pour chacun. L'accord avec l'agneau était délicieux.


Et donc, le cidre. This Side Up de Cyril Zangs. Mais pourquoi donc ? En fait, je me suis dit qu'aucun autre rouge ne passerait après le vin précédent, surtout avec du fromage. Et je ne me revoyais pas trop repartir sur un vin blanc sec pour enchaîner ensuite sur un liquoreux. Le cidre me paraissait donc tout indiqué pour faire un break des papilles et accompagner un camembert de Normandie (ne surtout pas le dépayser : il pense être encore là-bas). Même si certains ont été surpris au départ, force est d'avouer que ça fonctionnait bien avec le fromage, et que ça faisait une sorte de "trou normand" avant le dessert.


Pour finir, un de nos coups de coeur du moment : le Monbazillac 2013 de Barouillet. Un vin qui concilie richesse et fraîcheur pour un prix riquiqui : 9.50 € (non, pas d'erreur de frappe). Avec la tarte aux pommes, glace vanille et sauce caramel, il a fait le meilleur accord de la soirée. Un délice ! Le vin a réussi l'exploit d'apporter de la fraîcheur à l'ensemble, ce qui n'est pas une mince affaire.


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