Où Jeff Carrel s'arrêtera-t-il ? On peut se le demander. Après le Languedoc, le Roussillon, le Beaujolais et la Bourgogne, le voilà qu'il s'attaque au bastion du vin français : Bordeaux. Son complice ? Olivier Cazenave, bien connu de nos services. En effet, ses vins ont été référencés sur notre site il y a quelques années. Après avoir travaillé sur le Pinot noir avec François de Nicolay, Jeff voulait taquiner le Merlot. La méthode de vinification est pour le moins atypique (lire ICI) pour un résultat qui ne l'est pas moins, bouteille (bourguignonne) comprise. Cette Veille des Landes pourrait bien réconcilier les gens fâchés avec les Bordeaux boisés. En effet, ce vin n'a connu que de la cuve.
La robe est pourpre sombre translucide, avec pas mal de larmes sur les parois après agitation.
Le nez est expressif et aérien, sur la liqueur de fruits noirs, la violette, les épices et une petite touche lactée. Avec l'aération apparaît un côté plus minéral (craie humide).
La bouche est ronde, ample, soyeuse, avec une matière qui prend rapidement de la chair, de la densité et de la puissance. L'ensemble est frais et juteux, avec en arrière-plan une acidité qui apporte tension et tonicité.
La finale a une mâche affirmée typique de l'argilo-calcaire, soutenue par des tannins denses mais bien mûrs. C'est le fruit qui sort victorieux, avec les épices et la violette en renfort. Bonne persistance sur des notes salines.
Bref, c'est de la belle ouvrage, même si ça manque peut-être un peu de spontanéité, de naturel. Le prix, assez élevé (23.40 €), risque de décourager plus d'un client. Et c'est dommage, car cette Veille des Landes sort vraiment de l'ordinaire.
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