mercredi 16 janvier 2019

Hérétique, il reste


Ce n'est pas pour des raisons anticléricales que Guilhem Dardé a nommé cette cuvée l'hérétique. –  – une autre s'appelle Marie et Joseph, c'est dire – mais parce qu'elle est composée de deux cépages qui n'ont pas grand chose à faire dans le Languedoc même si on leur prête des vertus amélioratrices : le Merlot à 85 % et le Cabernet-Sauvignon à 15 %. Je suis toujours étonné de ces pourcentages respectifs car le second domine par son aromatique et sa tension. Le Merlot, lui, se contente d'apporter sa chair dense et veloutée, ce qui n'est tout de même pas rien

La robe est pourpre très sombre, mais pas opaque.

Le nez est mûr, frais et très expressif, sur la gelée de cassis, la cerise noire, le tabac  et une petite pointe mentholée très agréable.

La bouche est ronde, ample, déployant une matière veloutée, charnue, se densifiant rapidement jusqu'à devenir maousse costaud.  Mais le plus impressionnant est la fraîcheur vivifiante de ce vin languedocien – reposant plus sur l'aromatique que sur l'acidité – qui lui apporte un souffle bienvenu.

Sans celle-ci, la finale puissante, mâchue, imposante, serait bien lourdaude. Là, le menthol et le cassis éclatent en bouche, soulignés par les épices et le tabac. Le menthol finit par gagner la partie et persiste longuement.

Autant dire que pour 9.50 €, le consommateur n'est pas volé. D'autant que ce vin est bio, peu sulfité, et devrait pouvoir tenir une dizaine d'années sans faiblir – et même s'améliorer !


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