lundi 14 janvier 2019

Muenchberg 2015 : le Meyer que j'aime


Il aura fallu une journée d'aération (sans carafage et bouteille fermée contenant encore 50 cl de vin) pour que ce Riesling Muenchberg 2015 de Meyer trouve son bon équilibre. La veille, à l'ouverture, il n'était pas en place : ça partait un peu dans tous les sens, avec une acidité qui ressortait beaucoup plus. Commençant à connaître un peu les vins de Patrick, je ne me suis pas inquiété plus que ça. On verra demain. Et effectivement, le lendemain, après avoir laissé le vin tranquillement se réchauffer dans le verre, j'ai retrouvé les sensations que j'avais pu avoir avec Grittermatte et Les Pucelles il y a 4-5 ans : ce côté gazeux/impalpable qui vous interroge sur ce qu'est le vin. Corps ou esprit ?

La robe est d'un bel or brillant. 

Le nez intense et profond évoque l'écorce d'orange séchée et les herbes médicinales (entre Chartreuse, Elixir du Suédois et Suze).

La bouche est très ample, aérienne, envahissant le palais d'une matière plus gazeuse que liquide, tendue par une acidité tellement fine qu'elle en paraît invisible. Le tout est pulsé par une belle énergie, par agressive pour un sou. 

La finale poursuit dans la lancée sans la moindre interruption, si ce n'est une intensification des amers et de l'astringence  dans un esprit indian tonic, avec une grande persistance sur l'orange séchée et le gingembre.

Le Meyer que j'aime, donc.  Celui qui  ne ressemble à aucun vin "conventionnel" tout en réussissant à éviter les ornières du "sans soufre". Ça ne marche pas à chaque fois, mais lorsque c'est réussi, vous vous en prenez plein la poire question sensations et émotions ! Cela demande toutefois d'être aware*, car c'est un véritable saut dans l'inconnu...

_______________________

* ouvert d'esprit



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire