jeudi 15 février 2018

Banc d'essai des vins de négoce Ganevat


Autant les blanc ouillés du Domaine Ganevat se vendent en quelques jours sans avoir besoin d'en vanter les mérites, autant ses rouges issus du négoce nécessitent un certain accompagnement.  Il faut dire que ce n'est pas simple de s'y retrouver : il faut dire que les cuvées sont nombreuses, les étiquettes pas forcément attirantes. Et surtout, on ne sait pas trop ce que l'on va acheter...  D'autant que de millésime en millésime, les assemblages et les origines varient. 

D'où la nécessité de ce billet pour faire le point sur les différentes cuvées. Elle permettra à chacun de trouver celle(s) qui est (sont) le plus à son goût. 

Il est à noter qu'elles contenaient toutes au départ du gaz carbonique. Elles ont été agitées dans les règles. Au bout de 5 X 30 secondes en deux heures d'intervalle, le problème était réglé.  Elles ont été bu à 15-16 °C. 



Poulprix (19.00 €)

Assemblage  Gamay, Poulsard et Savagnin

La robe est très claire, entre le vermillon et la fraise écrasée.

Le nez est fin, avec dans un premier temps des notes très "allumette/sésame grillé" évoquant certains blancs bourguignon (ou les Graviers de Tissot), pour revenir à l'aération à un nez plus fruité/fumé/carbo. 

La bouche est ronde, très ample, déployant une matière délicate et fraîche, au fruit très pur. Une caresse en bouche. 

La finale est légèrement mâchue, avec un retour des notes fumées, complétées par des épices, persistant sur le salin.  




Trousseau provenant des Corvées sous Curon à Arbois

La robe est grenat translucide.

Le nez est très joli, dans un style pinotant, avec de la cerise, de la framboise, de la rose, quelques grains de poivre blanc et une pincée d'épices douces. 

La bouche est élancée, avec une matière soyeuse, sensuelle, faussement légère,  étirée par une fine acidité, sur une aromatique mêlant les fruits rouges, le cuir et les épices.

La finale est nette, tonique, rafraîchissante, sur la griotte, l'orange sanguine et (encore) des épices.  



De toute beauté (21.50 €)

Gamay et Pinot noir 

La robe est rubis translucide. 

Le nez est d'abord bien réduit. Il s'ouvre ensuite sur des notes fumées/florales/viandeuses/poivrées. 

La bouche est ronde, ample, avec une matière veloutée, charnue, au fruit frais et expressif. L'ensemble dégage une belle pureté. 

La finale a une mâche plus prononcée que les deux vins précédents, mais qui reste gourmande, sur de des notes de cerise fraîche finement épicée. 



J'en veux encore (19.90 €)

Gamay du Beaujolais assemblé avec du Poulsard jurassien
 et vieux cépages jurassiens (Béclan, Enfariné, Geuche,...)

La robe est entre le rubis et le grenat, bien translucide. 

Le nez est aérien, sur des notes de pivoine, de fruits rouges et de lard fumé. 

La bouche est élancée, tonique, avec une matière qui se cherche encore, entre souplesse et fermeté. Le fruit et la fraîcheur, eux, sont bien en place, avec la gourmandise qui avec. 

La finale est tonique, rafraîchissante : un hymne à la griotte ! En arrière-plan, on ressent toujours une matière chaotique, pas encore en place. Patience... 




Assemblage Pinot, Poulsard et Trousseau

La robe translucide est entre le grenat et le rubis. 

Le nez fait "carbo nature" (ça en ravira certains, moins d'autres) sans que ce soit trop marqué ou dérangeant.

La bouche ronde éclate de fraîcheur, avec une matière souple, fruitée, gagnant progressivement en densité. On est vraiment dans le vin "glouglou". 

La finale affiche des tannins crayeux, légèrement astringent, mais c'est la griotte qui finit par prendre le dessus.   



Le jaja du Ben (15.90 €)

Vieilles vignes de Gamay, avec quelques hybrides ça et là, abandonnées depuis 10 ans. 
L'assemblage contient également du Poulsard et une douzaine de vieux cépages jurassiens.

La robe est rubis translucide. 

Le nez évoque le noyau de cerise, le cuir et la fumée. 

La bouche est ronde, pleine, avec une chair dense et savoureuse, pétant le fruit – cerise à donf ! Il s'en dégage une fraîcheur jouissive qui vous donne envie d'hurler votre bonheur au monde entier (ben voilà, c'est fait). 

La finale légèrement mâchue dévoile de nobles amers qui évoquent la merise (cerise sauvage). Et encore cette fraîcheur ultra-fruitée des plus irrésistibles. Dieu sait que l'étiquette est moche, mais le contenu, lui, est très chouette. 



Y' a bon the canon (16.90 €)

Assemblage de Gamay, Mondeuse et vieux cépages jurassiens

La robe est grenat très sombre, tranchant avec les vins précédents. 

Le nez aussi, diffère totalement : on est sur le fruit noir rafraîchi par des notes résineuses/camphrées. C'est assez captivant, pour tout dire. On dirait un extrait concentré de Chianti Classico. 

La bouche est ronde, tonique, avec une matière dense, intense, puissante, encore un peu brute de décoffrage. Mais elle délivre un fruit (bigarreau?) d'une telle expressivité qu'on lui pardonne à peu près tout. On va dire que c'est un rugbyman en dessous sexy ;-)

La finale a une mâche un brin rustique, mais on lui pardonne, à elle aussi. Car là encore, le fruit est de toute beauté, souligné par quelques épices et une pointe mentholée. 

2 commentaires:

  1. bonjour,

    Pardon, mais j'ai pas compris le 5x30 secondes à deux heures d'intervalles. Vous pourriez expliciter un peu plus SVP.

    Merci!

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  2. En deux heures, j'ai secoué 5 fois chaque bouteille environ 30 secondes (avec des pauses de 2 secondes pour laisser le gaz s'échapper), soit à peu près toutes les 25 minutes.

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