Beaucoup de personnes peuvent être rétives au Pinot noir alsacien, car des expériences passées ont pu être décevante. Il faut dire que pendant longtemps, la plupart n'avaient aucun intérêt. Est-ce le réchauffement climatique ou un plus grand savoir-faire ? Peut-être un peu des deux ? En tout cas, depuis quelques années, on voit apparaître des Pinots noirs alsaciens qui n'ont rien à envier à leurs frères bourguignons. L'Âge de Pierre des Rietsch(s), issu des plus vieilles vignes du domaine, est assurément de ceux-là.
La robe est grenat translucide.
Le nez est à la fois aérien et profond, sur la cerise burlat, la tubéreuse, la pierre chauffée au soleil, avec une légère touche fumée. Avec l'aération, le côté floral se développe, mais aussi ce côte "terre fraîchement retournée", classique dans le Pinot noir.
La bouche est très ample, aérienne, limite vaporeuse, et en même temps tendue, étirée par une fine acidité. Ce vin peut apparaître léger, mais il a su hier faire face à du confit de canard sans broncher. Mieux, même : le fruit et la fraîcheur ressortaient encore plus, faisant un joli contrepoint au plat.
La finale est plus terrestre, diablement savoureuse, avec une belle astringence évoquant l'écorce d'agrume (orange sanguine) se poursuivant sur des notes salines et épicées.
Bref, le Pinot noir comme j'aime, qui réussit à te faire passer une baffe pour une caresse (ou l'inverse, on sait plus trop...)
Nota : une bonne aération (ouverture quelques heures à l'avance ou carafage) ne peut lui faire que du bien.
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