vendredi 24 avril 2015

Dégustation très éclectique


Je crois que je n'aurais pas osé proposer une telle dégustation au club de Saint-Yrieix lorsque j'ai démarré avec eux en 2013. Mais en deux ans, mes joyeux convives ont eu l'occasion de découvrir des vins très différents et d'habituer leur palais à des saveurs et textures nouvelles. Du coup, presque tout est permis, sauf peut-être une soirée "Vins géorgiens" ;-)

 
Avec du jambon de "cul noir", nous avons démarré avec un de nos coups de coeur de Millésime bio : le crémant de Loire de Bablut. Un assemblage atypique (Chardonnay, Chenin, Grolleau et Cabernet Franc, quatre ans d'élevage sur lattes, un dosage très faible. D'où des saveurs évoluées et complexes, de la vinosité, une finale puissante mêlant astringence et amertume. Cela peut réjouir les amateurs de vins qui sortent de l'ordinaire (d'autant qu'il est moins cher qu'un mauvais Champagne) et dérouter d'autres, plus classiques. La salle a été divisée, même si je dirais que les fans étaient un peu plus nombreux que les détracteurs (alors qu'il est probable que c'eût été l'inverse en 2013).
 
 
Au départ, j'avais prévu de servir Bistrologie blanc. Mais notre stock a fondu comme neige au soleil ces dix derniers jours. Il a fallu changer de fusil d'épaule au dernier moment. Voulant rester sur une gamme de prix proche - les trois vins suivant étant nettement plus onéreux - je me suis rabattu sur Charmille blanc de Malavieille. Seul souci : ne voulant pas déranger le chef, je ne lui pas demandé de modifier le plat d'origine (salade endive/jambon/pomme). L'accord avec le Charmille était donc un peu bancal, donnant à ce dernier une impression de surmûr/sucré. Là, les mitigés ont été plus nombreux que les autres ;-)
 
 
Ma voisine d'en face, découvrant l'Esprit de la terre, a lâché de suite : "je verrais bien de l'agneau avec des herbes". Ca tombait bien : c'est exactement ce qui était prévu. Et l'accord est juste superbe, se jouant à deux niveaux : les arômes de garrigue du vin avec les herbes du plat. Et la texture délicate et soyeuse du vin avec la chair fondant de l'agneau. Slurpissime, aurait dit un ami et blogueur suisse (d'adoption).
 
 
Confusion, c'était un peu le vin "casse-gueule". Une sorte de Banyuls/Maury sans sucre, car non muté, avec cette aromatique de cerise noire/cacao. Fort en alcool car tous les sucres ont été transformés. Qui dit cerise noire, dit tomme de brebis. Et ça se mariait effectivement bien. Du coup, le vin a plus une majorité de convives (certains l'ont même adoré) alors que ça ne me paraissait pas gagné. Yesss !
 
 
Pour finir, une curiosité, inspirée d'un dessert que j'ai fait il y a peu, accompagné par ce Madère Alvada. Comme je m'étais régalé avec cet accord, simplement magique, je me suis dit que ce serait l'occasion de leur faire découvrir à quoi ressemble un VRAI Madère, et non la chose en flacon sous blister destiné aux sauces. La magie a opéré de nouveau : c'était absolument délicieux, et l'Alvada a conquis tous les cœurs !
 
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