mercredi 1 avril 2015

Alliance : il est des merveilles ignorées...


Cela faisait des années que je passe devant les cartons d'Alliance, mais je n'avais jamais pris la peine de prendre une bouteille et de la déguster. Etait-ce l'étiquette un peu "fadasse" ? Le nom de la cuvée un peu trop standard ? Faut dire, il y a tellement de choses à découvrir par ailleurs... Et puis, en janvier dernier, à Millésime bio, je m'arrête au stand de Malavieille. Regoûte toutes les cuvées conscieusement. Lorsque j'arrive à l'Alliance rouge, surprise : "Mais c'est super bon, ça !" dis-je à Mireille Bertrand et à son commercial. Sourires. Apparemment, ils le savaient déjà, eux...

Aussi, depuis deux mois, j'avais pour projet de le redéguster à tête reposée, et de vous en parler s'il tenait la route. Il semble que j'étais plus ou moins sûr de mon coup, puisque pas mal d'entre vous en ont reçu comme "bouteille cadeau" (ben oui, il fait 10 € pile !).
 
Alliance,  donc, c'est celle du Grenache et de la Syrah. En fait, on sent surtout la seconde. Je soupçonne la Syrah d'avoir dit au Grenache : "contente-toi de me faire une robe élégante et soyeuse, je me charge du reste...". Et ainsi fut fait.
 
Alliance aussi du vin et de la barrique de chêne. L'on sent très vaguement cette dernière, mais son rôle a là aussi été parfaitement établi. Elle n'est là que pour sublimer le vin et non faire son intéressante. Mission accomplie.
 
La  robe est violacée sombre, limite opaque.

Le nez est juste envoûtant entre violette, tubéreuse, lard fumé, poivre blanc et tabac hollandais.

Le toucher de bouche est superbe, avec une matière soyeuse qui caresse et enrobe tout le palais, une fraîcheur éclatante, tendue, évoquant plus un blanc qu'un rouge, et cette palette aromatique délicate et intense à la fois.

Non seulement la finale ne gâte rien mais en est l'apothéose : puissante sans être agressive, expressive sans être too much, d'une classe folle, avec un beau retour sur tous les arômes perçus au nez, violette en tête, mais aussi ce goût de cendre froide que l'on perçoit souvent dans les Pessac Léognan et certains Rhône Nord.

En toute honnêteté, si je buvais ce vin à l'aveugle, je crois que je serais prêt à dépenser 25-30 € pour en acquérir une bouteille, avec l'impression de faire une affaire. Coup de bol, il n'en vaut que 10.
 
Hier soir, après dégustation de la bouteille, j'en causais avec Eric R. Je lui disais que ce vin incarnait pour moi  une certaine forme de perfection. Chose que j'avais écrite à propos du Cabernet la Bourdette. Sauf que j'avais trouvé la beauté du Cabernet un peu froide, distante. Alors qu'ici, elle m'émeut, me rend amoureux Question de cépage ? d'aromatique ? Je ne sais pas trop. Et c'est pas plus mal.  Le vin doit garder une part de mystères... 
 
PS : il est 8h20 au moment où je conclus ce texte. "Tout de même, me dis-je. Peut-être en fais-je un peu trop ?" Aussi, par conscience professionnelle, je m'en sers un verre, histoire de confirmer ou d'infirmer mes impressions. Et là, instantanément, la magie opère de nouveau. Le nez est peut-être encore plus envoûtant que la veille ! Et la bouche a toujours ce superbe toucher, cette fraîcheur... C'est OK, je valide !
 


1 commentaire:

  1. Pour répondre à une des questions : question de cépage ! Je viens de gouter Alliance, c'est top ! Mais je préfère La Bourdette. Pourquoi ? réponse : question de cépage (j'adore le Cabernet Franc bien travaillé ...). Mais franchement, beaucoup aimé Alliance. Bref, faut les deux ... ça tombe bien, je les ai :-))))

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