J'étais en vacances la semaine dernière. D'où une plus faible fréquence des billets. J'avais toutefois amené quelques devoirs avec moi, dont une Truffière de Danjou-Banessy. Pour deux raisons : elle allait être dégustée au lieu-dit La truffière. Et je me doutais que cette bouteille plairait à Bruno Bilancini, amateur de vins rouges sur la finesse.
A l'instar des crus bourguignons, j'ai préféré utilisé la méthode douce pour l'aérer : ouverte 4 heures avant la dégustation, et mise sur le bord de la fenêtre sans le bouchon. Elle était à température parfaite et s'exprimait très bien, même si la deuxième moitié de la bouteille, plus aérée, fut encore très au-dessus. Ce crescendo fait partie du bonheur du dégustateur. Si toutefois vous n'en servez qu'un verre en tout et pour tout, il vaut mieux alors plus l'aérer au préalable.
L'assemblage de ce vin (Grenache noir majoritaire complété par du Carignan) est classique pour la région. Le style l'est moins. Il est probable qu'à l'aveugle on partirait vers d'autres contrées plus septentrionales.
La robe est grenat sombre, mais bien translucide, sans une nuance violacée.
Le nez subtil et aérien évoque l'ardoise chaude, la violette et le noyau de cerise, souligné par quelques épices.
La bouche est presque plus gazeuse que liquide tant le toucher est doux, caressant, à la limite de l'impalpable, tout en prenant corps et énergie grâce a une fraîcheur diffuse, intense. Nous sommes tous les trois sous le charme de cette cuvée, d'autant que la finale douce et épicée ne vient pas l'interrompre brutalement. Magie du schiste.
Ce n'est pas un vin à conseiller à ceux qui pensent que plus tu mets cher dans une bouteille, plus tu dois avoir de la matière. Car ils vont être déçus. Dans ce registre viril et chaleureux, ce ne sont pas les producteurs du Roussillon qui manquent. Non, cette bouteille s'adresse à ceux qui pensent que le vin, c'est de l'émotion avant d'être une boisson alcoolisée. Je pense qu'ils devraient y trouver largement leur compte (bon après, on n'est pas tous aware...)
Ce vin a été bu avec une ballotine de pintade que j'ai préparée pendant que le vin s'aérait. Cela s'accordait très bien, mais avec de la selle d'agneau juste rosée, aromatisée d'herbes locales, ce serait juste parfait.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire