vendredi 27 mai 2016

J'vous dirai la Roche bleue...


J'ai dégusté les vins de ce domaine à des salons bio en  2015 et 2016. Et à chaque fois, c'était un coup de cœur. Même en 2013, millésime très difficile en Loire, Sébastien Cornille avait réussi à produire de très beaux Pineau d'Aunis. 


Le domaine de la Roche bleue se trouve dans la Sarthe. Cela peut paraître le bout du monde. En fait, c'est à une quarantaine de km au nord de Tours, et un peu moins septentrional que Vendôme. Comme dans cette ville, le Loir y a creusé sa vallée. D'où l'AOP Coteaux du Loir. Celle de Jasnières, la plus qualitative, est limitée à deux seules communes : Lhomme et Ruillé sur Loir.

Le domaine a démarré sa conversion vers le bio en 2010. Il n'est par contre pas "nature" comme peuvent l'être d'autres producteurs du secteur. Cela offre l'avantage de faire vieillir les blancs sans trop avoir peur d'une oxydation prématurée. Car même s'ils offrent déjà du plaisir aujourd'hui, il est à parier qu'ils seront à leur optimum d'ici 7-10 ans.





La robe est entre la paille et l'or, intense et brillante.

Le nez est fin, sur des notes de poire, de miel et d'épices légèrement grillés. En s'aérant, il devient plus fin et plus complexe. Superbe

La bouche allie une matière ample, douce, mûre, aérienne,  et une acidité tranchante, cristalline, hyper-traçante, plus Riesling que Chenin.

La finale est tonique, entre citron et pomme verte, se prolongeant sur des notes de poire et d'épices.




La robe est un peu plus dorée et intense.

Le nez est plus mûr, plus riche, avec une poire plus confite, des notes plus miellées, mais aussi minérales (silex). On pourrait croire avoir affaire à un vin moelleux (avec l'aération, il devient plus "vin sec", avec des notes  d'écorces de citron, de craie humide, et toujours le silex)

La bouche est plus tendue, avec une acidité plus tranchante encore (mais plus fine et précise), et en même temps enrobée par une matière plus moelleuse, plus ample, qui sait rester aérienne.

La finale est dans l'esprit du vin précédent, mais avec encore plus de niaque, à la limite du mordant. Ça envoie du lourd, à condition d'avoir une certaine affinité avec l'acidité et l'amertume (après aération, la finale est plus en fondu/enchaîné avec la bouche, perdant son "agressivité" et gagnant en minéralité/salinité/crayeux).



La robe est grenat sombre translucide, légèrement pourpre

Le nez est assez discret, sur des notes de fruits noirs et de poivre.

La bouche est ronde, fraîche, friande, avec un fruit gourmand et une matière fine et digeste.

La finale est savoureuse, épicée, avec juste ce qu'il faut de poivre. Rarement le Pineau d'Aunis a été aussi facile à boire.




La robe est un peu plus intense, mais de pas grand chose.

Le nez est plus expressif, avec toujours des fruits noirs et du poivre, mais aussi de la ronce.

La bouche est plus dense, plus charnue, mais aussi plus profonde, tout en gardant un très beau fruit. On sent vraiment l'apport des vieilles vignes.

La finale est plus tannique, mais ce sont des tanins "Sud-Ouest like ", gourmand et généreux, avec du fruit à foison, des épices (dont une grosse proportion de poivre). C'est p... bon !






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