mercredi 25 octobre 2017

Larcin, vin universel


Vous le verrez prochainement avec le Bergecrac rouge 2016 (il nous reste encore un peu de 2015, plus "classique" ) : Vincent Alexis prend de plus en plus de liberté avec la tradition bergeracoise. Aspirant à plus de souplesse et de gourmandise, il pratique des extractions de plus en plus douces, quitte à écouler avant que la fermentation soit achevée. Pour cette cuvée Larcin, il a procédé différemment : il a d'abord fait une macération carbonique d’une dizaine de jours (grappes entières donc) puis a décuvé. Les raisins sont alors égrappés et foulés pour être remis en cuve et finir leur fermentation en macération classique mais sans extraction. Le vin est alors mis en fûts ou en demi muids (fûts de 600 l tous d’au moins 3 vins) pour environ 10 mois. Il est ensuite mis en bouteilles sans collage ni filtration et sans sulfitage. Le résultat est vraiment étonnant, ne ressemblant plus du tout à un Bergerac (ce qui ne l'a pas empêché d'avoir l'appellation) ... ni à une autre appellation connue. Il ressemble à Larcin, et puis voilà. Cela suffit pour se régaler !

La robe est pourpre sombre, presque opaque. 

Le nez est au départ plutôt discret, sur le cassis, la cerise noire, le poivre, avec une pointe de "bonbon anglais". En s'aérant, il gagne en expressivité sur des notes de de fruits noirs bien mûrs.

La bouche est ronde, enveloppante, avec une matière charmeuse, veloutée, profonde, et une fraîcheur fruitée et communicative. D'un côté, tu sens qu'il y a du monde dans le verre, de l'autre, c'est canaille au possible.

La finale a une mâche tonique, gourmande, sans dureté, mêlant le cassis au poivre et au menthol, se prolongeant longuement sur les épices et la confiture de cerise noire. Miam !

Sa puissance et sa douceur lui permettront toutes les audaces : il peut aussi bien être apprécié seul à l'apéro (avec du magret séché, par ex) qu'avec tout type de viande blanche ou rouge, un couscous, une pizza ou pas mal de fromages (tommes diverses, Saint-Nectaire), voire même un dessert au chocolat et à la cerise. Et il devrait plaire à tous : aux fans de vins "nature", à ceux qui normalement les détestent,  aux palais délicats comme aux  amateurs de vins brutaux. Son géniteur a finalement bien résumé la situation en le définissant comme un "déménageur en talons aiguilles" ;-)





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