vendredi 12 janvier 2018

Deux beaux blancs signés Robin


Comme Batman, nous avons notre Robin. Mais lui préfère vinifier plutôt qu'arrêter les méchants, ce qui n'est pas pour nous déplaire. Je parle bien sûr de Robin Althoff, l'un des deux frères du domaine Costes-Cirgues dont j'ai déjà dit beaucoup de bien ICI et LÀ. 

Nous avons reçu il y a quelques jours deux nouveaux vins blancs : le Font de Marinas 2016 et Ma Rousse 2016. Le premier a un assemblage proche des millésimes précédents, mais il a profondément changé de style : on passe d'un vin sympa à quelque chose de beaucoup plus ambitieux (prix inclus...). Qui dit ambitieux, dit – souvent –  barrique. Ici des fûts allongés dits "cigares" qui permettent d'avoir une plus grande surface de contact avec les lies fines. 

Le même type de fût a été utilisé pour le micro-négoce de Robin et d'Imogen, le Quai à raisins : après Le Syrault, voici donc Ma rousse.  Avec aussi un jeu de mot, car c'est un assemblage de MArsanne et ROUSSanne. Le choix a été fait de bloquer la fermentation malolactique afin d'avoir une acidité "citrique" qui apporte de la fraîcheur et une p... de tension. Ca ne peut pas se faire sans ajout de soufre... 

Le premier est donc sans sulfites ajoutés, le second avec. À vous de choisir.. 



 (60% Grenache Blanc, 30% Viognier, 10% Vermentino, sans sulfites ajoutés)

La robe est d'un jaune d'or intense. 

Le nez est riche, expressif, sur les fruits jaunes confits (pêche, abricot), l'ananas rôti et de fines notes d'élevage (noix de coco, beurre, grillé). 

La bouche est ronde, généreuse, enveloppant le palais d'une matière charnue, onctueuse, mais avec de la fraîcheur à revendre. C'est très bien équilibré pour une cuvée sudiste riche en Grenache : aucune lassitude ressentie (et même une furieuse envie de passer à la gorgée suivante). 

La finale est tonique, savoureuse, très fraîche, avec un retour de la pêche et de l'abricot, prolongés par une noble amertume épicée qui évite de tomber dans la lourdeur (14% , tout de même). Il est possible qu'au départ, vous sentiez une très légère "souris" en toute fin de bouche, mais celle-ci disparaît rapidement avec l'aération. 

Un modèle à suivre pour les vins blancs non sulfités !



Ma rousse 2016 (22.00 €)

(Marsanne et Roussanne)

La robe est d'un jaune un peu moins doré, mais tout aussi intense. 

Le nez, au départ discret, finit par s'épanouir dans le verre : agrumes confits, fruit de la passion, ananas frais, beurre frais et noix de coco légèrement vanillée. 

La bouche est beaucoup plus tendue/traçante que le vin précédent, avec une fine et persistante acidité comme ligne directrice, qui se prolonge au-delà même de la finale. Elle est enrobée par une matière mûre, gourmande, fraîche, pas lourde pour un sou. On est plus sur un équilibre Bourgogne sud (ou Jurançon ?) que Languedoc nord.

La finale prolonge ces sensations sans la moindre rupture, tout en gagnant en intensité. En explosivité, oserai-je même dire. Ça envoie du lourd, avec une acidité limite décapante, très pyrénéenne. J'aime beaucoup !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire