mercredi 7 mars 2018

Nuit d'encre : sensations fortes assurées !


J'ai déjà rapidement évoqué ce Nuit d'encre 2012 dans le compte-rendu de la soirée "cépages oubliés" dont il fut la vedette incontestée.  Pour tout dire, ce présent billet a été écrit quelques jours AVANT : dès que je l'ai dégusté, je me suis dit que je DEVAIS le servir à cette soirée, car je pense qu'il fait partie de la to-drink list de tout amateur de vins. 

Pour ceux qui n'ont pas suivi, cette cuvée est issue à 100 % de l'Alicante Bouschet, un cépage teinturier qui eut un grand succès dans tous les vignobles français avant de connaître une désaffection à partir des années 70. Il permettait de donner une belle couleur aux vins, même lorsque le millésime était médiocre (sans apporter de mauvais tanins). Lorsqu'il produisait au rythme de 250 hl/ha, ça ne pouvait pas donner un grand vin (ce n'est pas ce qu'on lui demandait). Par contre, avec des rendements 8-10 fois plus faibles et une extraction douce, on obtient des vins assez phénoménaux, comme celui-ci (tout comme l'Aramon, l'autre mal aimé du Languedoc).  

La robe est grenat très sombre mais pas totalement opaque. 

Le nez est splendide, dans un style "brun ténébreux" :  truffe, graphite, goudron, crème de myrtille...

La bouche est très ample, vous enveloppant le palais d'une matière densément veloutée, avec une aromatique légèrement fumée et une trame finement acidulée en arrière-plan qui apporte de tension et de la profondeur.

La finale allie puissance et tonicité, avec une fraîcheur explosive, une mâche imposante – sans la moindre astringence – et un superbe pot-pourri de fruits noirs, de goudron et de truffe, se prolongeant sur une acidité fumée/épicée. Phénoménal !

S'il offre déjà beaucoup de plaisir, vous pouvez aussi l'oublier une dizaine d'années : il  gagnera encore en complexité. 



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