2017 fut une année difficile chez Émile et Rose. La sécheresse a frappé dans la région, diminuant drastiquement les rendements car les baies sont beaucoup plus petites que d'ordinaire. Sur les rouges, cela va donner des vins concentrés. Pour leurs blancs, Caroline et Marcel ont décidé de vendanger plus tôt que d'ordinaire. Cela a permis d'avoir une fraîcheur plus importante que dans les millésimes précédents – je les trouvais un peu "mou" – ce qui n'est pas pour me déplaire, mais aussi plus de fond "minéral". J'ai retrouvé le Carignan blanc qui m'avait impressionné il y a une bonne dizaine d'années lorsque j'avais découvert le domaine.
La Rose d'Émile est la "petite" cuvée, vinifiée et élevée en cuve. J'attends avec impatience l'arrivée de la "grande" vinifiée qui ne voit que l'amphore...
La robe est jaune paille, brillante.
Le nez n'est pas très causant : on sent vaguement du miel, de la pierre humide, quelques embruns marins.
La bouche est ronde, bien ample, déployant une matière pulpeuse, douce au toucher, avec ce que ça peut avoir de réconfortant. De la fraîcheur, il y en a, mais elle est diffuse, sans la moindre acidité apparente. Nous sommes plus sur un vin d'ambiance que de sensation ou de démonstration.
La finale est intense, mais là encore tout en douceur. Un espèce de Tsunami au ralenti qui se dirige tout doucement vers votre gorge avec des notes salines qui montent crescendo. Rarement l'ébouriffant s'est fait aussi calme. S'en dégage donc une jubilation sereine, apaisée. Vous êtes bien et faites corps avec le vin. Le nirvana n'est pas loin... (8.40 € !)
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