Dans la sélection proposée par Luisa et Lorenzo Valenzuela, nous avons tenté les vins de la Bodega Vinos Cano Zarco située dans la Mancha (nord-ouest de l'Espagne). Les deux sont issus du cépage Airen (que l'on retrouve dans Tierra de Forcallat) vinifiés et élévés sans le moindre intrant. Il n'y a même pas d'ajout de sulfite à la mise. Les deux peuvent se boire dès leur ouverture. La seule précaution à prendre, si l'on veut avoir une robe limpide, est de les placer debout 24 h avant, histoire que la lie descende au fond de la bouteille. Ce sont des vins sans soufre accessibles au plus grand nombre : même notre jeune préparateur, qui n'est pas "initié" aux vins naturels, les a trouvé très agréables, avec une préférence pour le Salvaje.
Ce vin apporte une confirmation aux propos d'Eric Texier : au delà de six mois de macération, les tanins des vins orange ont tendance à s'affiner. Dans ce cas précis, la macération a duré 24 mois. Eh bien il n'y a aucune dureté. Mis à part la couleur et la concentration impressionnante, on dirait un vin "normal". Un vin que tout fan d'oranges se doit de goûter !
Aire La Tarancona 16 (13.90 €)
Fermentation et élevage d'un an
en fûts de châtaignier
La robe est jaune pâle, trouble (la laisser debout 24 h avant de l'ouvrir).
Le nez est gourmand, mêlant le bonbon acidulé à des notes fermentaires (lactées).
La bouche est ronde, pulpeuse, limite veloutée, avec un jus plein de naturel, frais et équilibré. Cela pourrait se boire comme du petit lait si vous n'étiez pas raisonnable.
La finale a une petite accroche canaille assez irrésistible – décidément – toujours sur ce côté fermentaire/lacté/acidulé , mais dans le sens le plus positif qui soit.
Nota : je le préfère nettement à l'ouverture. Il devient ensuite plus "nature".
Aire Salvaje LT11/14 (19.50 €)
Macération de 24 mois des peaux,
pressurage, puis un an d'élevage
La robe est entre l'or et le cuivre, très légèrement trouble (la laisser debout 24 h avant ouverture). Le nez est très intense, sur les fruits secs séchés (abricot, pêche, mangue), les épices, et une pointe de volatile qui apporte de la fraîcheur.
La bouche est longiligne, tendue par une fine acidité percutante, avec une matière dense et moelleuse qui évoque un liquoreux – si ce n'est que l'on ne sent pas de sucres résiduels. L'aromatique est dominée par les "fruits confits/séchés" complété par l'écorce d'orange.
La finale gagne encore en densité sans qu'elle ne se durcisse trop (juste une légère mâche) : on retrouve l'abricot sec et l'écorce d'orange, complétés par le gingembre et le quinquina. Et cette fine acidité traçante qui poursuit longuement son chemin..
On ne peut rêver plus belle initiation aux vins oranges !
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