mardi 23 juillet 2019

Garance : laisser le temps au temps


Ces deux bouteilles sont des rescapées : elles ont failli être mises à l'évier sans être commentées sur ce blog. Je vous explique : en début de semaine dernière, je cherchais une ou deux bouteilles à  mettre en avant. Je vois la palette "Garance" et je me dis que ce serait une bonne idée. C'est en fait Eric R  qui a  dégusté les vins du domaine  l'hiver dernier et décidé de les référencer. Personnellement, cela fait plusieurs années que je ne les ai pas croisés. Je goûte donc les deux rouges. Et alors … pas du tout convaincu. C'est pas que ce soit vraiment mauvais, mais c'est fermé de chez fermé, inexpressif. Je ne vois donc pas trop ce que je pourrais raconter sur le blog. Et je suis donc passé à l'Enclos des Roses, nettement plus bavard.

Le lendemain, je regoûte : pas mieux.  Le surlendemain, je ne réessaie même pas, de peur d'être déçu…

Et puis vendredi, c'est jour de grand ménage : j'ai l'intention de virer toutes les bouteilles que j'ai ouvertes depuis le début du mois. Par acquit de conscience, je regoûte les deux bouteilles de Garance. Et là, miracle :  les deux nez sont très jolis. Et les bouches confirment la bonne impression. Ouf.  Il s'en est vraiment fallu de peu. 

Comment expliquer cela  ? J'imagine une forme de réduction, histoire de protéger les vins de l'oxygène, faute d'une protection importante en SO2. Sauf que ça ne sentait pas le réduit. Juste le pas grand chose. Enfin, maintenant vous saurez : si vous ouvrez une de ces deux bouteilles : un bon carafage sera nécessaire si vous voulez les déguster dans la journée. Ou alors, ouvrir 4 jours à l'avance en épaulant ;-)






(60 % Grenache, 30 % Syrah, 10 % Cinsault)

La robe est grenat sombre translucide.

Le nez est plutôt discret, sur la prune mûre, la garrigue (résineuse) et la réglisse.

La bouche est ronde, ample, déployant une belle matière entre soie et velours, avec une impression de digestibilité tout en étant bien typé sud (fruits bien mûrs, voire compotés, épices).

La finale a une mâche gourmande et savoureuse sur la cerise confite et le cacao, avec finale très réglissée.





Rouge Garance 2017 (12.50 €)

(70 % Syrah, 30 % Grenache)

La robe est encore plus sombre, mais toujours translucide.

Le nez est plutôt classieux mêlant les notes florales (violette) à l'encens et au graphite, et même une touche d'écorce d'agrume.

La bouche est à fois ample et élancée, avec une matière plus dense – mais qui réussit à garder un toucher soyeux – et une belle tension qui apporte de l'allonge sans la moindre raideur. L'équilibre général est vraiment harmonieux, et là encore on peut évoquer le mot classieux.

La finale est intense, concentrée, dotée d'une très grande fraîcheur aromatique, avec un mélange de fruits rouges confits, d'agrumes, de poivre de cubèbe, avec une longue persistance sur l'acidulé/épicé (vraiment l'impression d'avoir croqué dans une baie de cubèbe).

Je n'avais pas fait attention aux prix avant de les déguster. Je trouve que dans les deux cas, on en a largement pour son argent, particulièrement Rouge Garance. Reste à trouver le bon process pour les rendre "optimaux" plus rapidement que moi :-)

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