Comme souvent, le titre est un peu provoc, histoire de donner envie de voir ce que je raconte dans mon article. Je sais bien qu'il existe de (très) jolis pinots noirs en Allemagne, en Autriche, en Nouvelle-Zélande...
Mais bon, je voulais vous parler ce jour d'un pinot noir chilien provenant d'un domaine chilien créé par Agustin Huneeus, l'homme qui fit de Concha y Toro le plus grand domaine du pays avant de développer Caliterra et Errazuriz. En 1989, il décide de créer son propre domaine, Veramonte, dans la vallée de Casablanca, à une époque où il était encore totalement inconnue. Sur les 400 hectares qui le constituent, seule la moitié est consacrée à la vigne. Les 200 autres sont restés à l'état naturel afin d'avoir une grande diversité de plantes et d'animaux. Le domaine est en effet certifié en bio. Dans cette vallée proche de l'Océan Pacifique qui apporte beaucoup de fraîcheur, les cépages blancs sont privilégiés (chardonnay et sauvignon en majorité). Pas étonnant d'y retrouver le pinot noir qui est plus blanc des cépages rouges ;-)
Cette cuvée Reserva 2017 présente une richesse un peu plus importante qu'en Bourgogne (14 % d'alcool) mais respecte la finesse du cépage grâce à une extraction et un élevage intelligents. Les amateurs de pinot noir devraient y retrouver leurs repères et leurs billes : à 11.90 €, le plaisir est au rendez-vous.
La robe est rubis translucide avec des reflets tuilés.
Le nez est réduit (bouchage capsule ?) mais derrière la réduction on sent de la cerise mûre, un boisé élégant et les notes de terre fraîchement retournée so pinotantes. Un carafage est conseillé, donc.
La bouche est ronde, très ample, avec une matière soyeuse d'une finesse arachnéenne qui vous enveloppe le palais, et une tension qui monte crescendo, sans recourir à l'acidité. En milieu de bouche, le vin gagne en chair et en intensité aromatique – cerise à l'eau de vie, pain grillé.
La finale contracte toute cette matière en un point minuscule avant de tout éparpiller façon puzzle : la cerise d'un côté, le noyau de l'autre, le café par ici, les épices par là, et la terre, toujours recommencée.
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