Comme je l'ai expliqué hier à un client qui est passé nous voir pour récupérer sa commande, l'Équilibre de Pero Longo est l'un des mes chouchou : un vin corse tout en finesse, élégant, biodynamique, peu sulfité ... et pas cher (12.90 €) au vu des tarifs souvent délirants dans la région. Ce qui explique pourquoi je le goûte lors de l'arrivée du nouveau millésime, histoire de voir s'il a gardé le même profil (ceux qui suivent la saga se rappelleront que le 2015 se démarquait pas une matière plus imposante que d'ordinaire).
En versant le vin dans les deux verres, on se rend compte qu'on est pas sur un profil 2015 (ouf !). Il devrait y avoir de la finesse. Le nez est titillé par une légère volatile, mais comme je le dis à Stéphane, elle reste pour moi du bon côté de la force, comme lorsqu'un vin de Barral est réussi. Sans elle, il y aurait moins de peps et de fraîcheur, au nez comme en bouche. À l'ouverture, je trouve que le vin manquait de complexité aromatique. Une heure plus tard, c'est déjà nettement mieux (cf ci-dessous) et le lendemain matin, la palette s'est encore élargie sur des notes de fleurs séchées (rose, hibiscus). En bouche, je retrouve la finesse que j'apprécie tant dans ce vin et où l'on voit qu'une acidité volatile bien gérée est très positive dans un vin. Je suis plus réservé sur la finale que je trouve un peu trop ferme. Mais pareil : le lendemain, c'est beaucoup harmonieux, avec des tanins plus fondus. Donc, mon conseil qui vaut pour les 3/4 des vins : ouvrez-le quelques heures à l'avance pour le laisser respirer !
Impressions jeudi 18/07 à 17h
La robe est grenat bien translucide, brillante.
Le nez est fin et frais, sur la griotte, le noyau, la garrigue, une petite touche d'encens, et une donc, une pointe de volatile (agréable, j'insiste !).
La bouche est tonique, élancée, avec cette acidité volatile traçante servant de colonne vertébrale et une matière fine, aérienne, qui gagne progressivement en grain et densité.
La finale est encore un peu trop "serrée" à mon goût, donnant une mâche crayeuse, sur des notes de "soupe de cerise" et de prune épicée.
Impressions vendredi 19/07 à 10h30 (eh oui, on démarre tôt dans ce métier)
La robe est idem (peut-être un peu d'orangé dans les reflets ?)
Le nez est aérien, évanescent, sur la liqueur de framboise, la rose et l'hibiscus, avec une touche de tabac blond, d'orange sanguine, et une volatile à peine perceptible.
La bouche est plus ronde, plus ample, avec une matière délicate enveloppante. La volatile est là encore nettement plus discrète, même si on sent qu'elle contribue à la tonicité et à la fraîcheur du vin.
La finale est encore mâchue/crayeuse, mais je la trouve moins abrupte, plus cohérente avec le reste de la bouche. Cela dit, avec quelques tranches de VRAIE charcuterie corse, ça doit passer tout seul ;-)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire